La ministre de la Santé Marisol Touraine, la secrétaire d’État à la Recherche, Geneviève Fioraso, et la Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer (INCa) ont remis à François Hollande le rapport d’étape sur le 3e plan cancer 2014-2019, un an après son lancement le 4 février 2014.
Ce plan, inspiré des recommandations du Pr Jean-Paul Vernant, et financé à hauteur de 1,45 milliard d’euros, s’articule autour de 4 axes : guérir plus de malade, soutenir la recherche et la prévention et mieux accompagner le malade.
La recherche cancéropédiatrie
Cette première année a été marquée par « la mise en dynamique du collectif. L’effort a porté sur l’organisation du travail commun : en 2014, l’INCa qui est responsable du pilotage du Plan, a mis en place avec ses partenaires l’organisation à même de mettre en œuvre ses 185 actions », résume l’introduction. Chacune des actions a été placée sous la responsabilité d’une institution et a été dotée d’une feuille de route.
Près d’une quarantaine de mesures connaît un léger retard. Mais beaucoup sont déjà engagées, notamment en cancéropédiatrie.
La Pr Buzyn a souligné la mise en place d’un groupe dédié à la recherche clinique pour les enfants, la labellisation de 6 centres d’essais cliniques de phase précoce (CLIP), et le financement d’un programme de séquençage du génome pour les enfants dont la tumeur échappe aux traitements, et d’un autre programme parallèle, inscrit dans un cadre international, qui porte sur 3 tumeurs pédiatriques. « Nous mettons en 2015 l’accent sur la lutte contre les cancers pédiatriques », a insisté Marisol Touraine.
Beaucoup d’études lancées sur le dépistage
Le 3e plan fait de l’accès au dépistage une priorité. Beaucoup d’études ou d’expérimentations ont été lancées, sur le cancer de l’utérus (étude médico-économique sur les stratégies d’invitation au dépistage, élaboration de recommandations de la prise en charge après détection d’une anomalie, étude épidémiologique sur les effets secondaires de la vaccination anti HPV), le cancer du sein (stratégie précisée selon le niveau de risque), les cancers bronchopulmonaires (expérimentation du dépistage par scanner thoracique non injecté faiblement dosé), les cancers du poumon (un référentiel national sera publié début 2015). En vue du dépistage du cancer colorectal un nouveau test immunologique de dépistage a été retenu pour être diffusé au premier trimestre 2015. La chimiothérapie orale a été encouragée par l’instauration de projets d’éducation thérapeutique et d’une recommandation pour les professionnels de santé. L’expérimentation d’infirmiers de coordination en cancérologie a pris une nouvelle ampleur, avec 45 équipes engagées (au lieu de 35), notamment en ville.
Innovation thérapeutique : programme AcSé
En matière d’innovation thérapeutique, un deuxième essai clinique a été lancé dans le cadre du programme AcSé pour des patients en échec thérapeutique, qui peuvent accéder ainsi à des médicaments innovants (en l’occurrence, le vemurafenib).
En faveur du déploiement des techniques de séquençage génomique, des solutions d’analyses bio-informatique ont été mises en place. Le séquençage de nouvelle génération devrait être déployé à l’échelle nationale dans les plateformes hospitalières en 2015.
En revanche, la création de nouveaux métiers (infirmier clinicien, radiophysicien, dosimétriste...) a pris du retard et dépend, en partie, du calendrier du projet de loi de santé.
Des progrès attendus concernant le droit à l’oubli
Au chapitre de l’accompagnement du malade, les conditions d’ouverture des droits aux indemnités journalières ont été assouplies. Six actes de reconstruction mammaire ont été revalorisés (pour un financement supplémentaire de 2 millions d’euros par an), et deux nouvelles techniques de symétrisation mammaire et de reconstruction du sein par lambeau sont prises en charge par l’assurance-maladie pour les femmes ayant subi une chirurgie à la suite d’un cancer.
En revanche, les discussions patinent en matière de droit à l’oubli, malgré la mise en place d’un groupe de travail. « Si une personne a été guérie, il faut que ce le soit aussi pour les banquiers et les assureurs » a indiqué Marisol Touraine, en alertant sur la situation des enfants guéris. « Ils doivent pouvoir s’engager dans leur vie active normalement » a-t-elle indiqué, sans exclure la voie législative pour débloquer les négociations.
Carton rouge pour les cancers professionnels
Un grand pas a été fait en matière de prévention avec le Programme national de réduction du tabagisme (PNRT). Le plan national santé environnement 3 (PNSE 3) de novembre 2014 comporte, de son côté, des mesures de prévention des cancers liés à une exposition environnementale ou professionnelle (en particulier, l’amiante).
La réforme du système d’inspection du travail, mise en œuvre fin 2014, devrait renforcer les contrôles pour prévenir les cancers professionnels, en se focalisant notamment sur les substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
Mais l’identification des cancers d’origine professionnelle en vue de leur reconnaissance comme maladie professionnelle obtient un carton rouge, sanctionnant un retard majeur.
Enfin, en matière de recherche, des efforts de structuration ont été conduits, avec une meilleure articulation entre les cancéropôles et les autres acteurs régionaux. 13 intergroupes coopérateurs de recherche ont été labellisés : deux fois plus de patients devraient être inclus dans les essais cliniques thérapeutiques.
La recherche fondamentale a été financée à hauteur de 44 millions d’euros, grâce à des appels à projets de l’INCa et de l’institut multi-organismes cancer (ITMO Cancer). « 50 % des crédits vont à la recherche fondamentale », a indiqué Geneviève Fioraso.
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