« L’O I E est une organisation mondiale responsable de la santé animale et, à ce titre, nous avons une mission d’information sur la situation sanitaire, mais aussi sur toutes les méthodes à utiliser pour améliorer cette situation dans le monde, situation qui malheureusement est variable selon la situation économique des pays », a déclaré son directeur général le Dr Bernard Vallat.
Certains pays développés ont investi pour se débarrasser des maladies animales les plus dangereuses y compris, celles transmissibles à l`homme, mais d’autres - plus de 100 pays dans le monde - n’ont pas les moyens de contrôler ces maladies avec des conséquences négatives pour leur économie et, du fait des risques sanitaires, sur leur population. Les maladies animales constituent un risque permanent pour ces pays mais aussi pour les pays développés indemnes de ces maladies.
« Dans la mesure où 60 % des agents pathogènes dangereux pour l’homme ont une origine animale, le renforcement et l’amélioration des relations entre les systèmes de santé publique et de santé animale constituent un impératif urgent », a-t-il souligné.
Le Dr Bernard Vallat a rappelé que les ministres de l’Agriculture du G20 avaient évoqué ces questions dans leur déclaration ministérielle de juin 2011 et a insisté sur l’importance de « renforcer les normes internationales » afin de détecter précocement et de réagir rapidement aux menaces biologiques mais aussi d’assurer la sécurité alimentaire mondiale.
La Résistance aux antibiotiques.
La lutte contre les phénomènes de résistance des bactéries aux antibiotiques constitue un enjeu majeur en médecine vétérinaire comme en médecine humaine. De nombreuses réflexions autour de la lutte contre l’antibiorésistance se sont développées sous l’égide des organisations internationales, la FAO, l’OMS et l’OIE. Plusieurs actions ont déjà été initiées par les pouvoirs publics pour surveiller l’évolution de l’antibiorésistance et par les professionnels impliqués pour promouvoir le bon usage des antibiotiques (filières d’élevage, vétérinaire etc.). Dans l’Union européenne, l’utilisation en élevage des antibiotiques comme facteurs de croissance est interdite depuis 2006.
L’OIE souligne l’intérêt majeur des antibiotiques pour la santé des animaux, son action vise à encourager l’utilisation responsable et prudente des agents antimicrobiens en médecine vétérinaire. Comme en médecine humaine, le problème de l’antibiorésistance est le plus souvent lié à un usage inapproprié des antibiotiques.
L’OIE entend éviter les pratiques à risques telles que les utilisations non recommandées, la contrebande de produits falsifiés, l’achat d’antibiotiques sur internet. Le Dr Bernard Vallat précise que dans plus de cent pays les antibiotiques circulent en vente libre, sans que ni leur usage, ni leur fabrication soient contrôlés. Il s’agit aussi de renforcer la bonne gouvernance des services vétérinaires pour un meilleur contrôle, enregistrement, et usage des antibiotiques dans les élevages. L’OIE milite également pour une harmonisation des programmes nationaux de surveillance et de suivi de l’antibiorésistance chez les animaux, chez l’homme et dans l’environnement et souhaite l’instauration de programmes de coordination et de solidarité internationale.
Pour le Dr Bernard Vallat, « les antibiotiques ne sont pas des produits anodins dont la vente et l’usage peuvent être libres. Leur usage approprié par les utilisateurs pour éviter l’apparition de résistance chez l’animal nécessite une longue et complexe formation, c’est pourquoi les vétérinaires de tous les pays sont appelés à mieux superviser leur usage ».
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