Un Français sur deux a déjà utilisé Internet pour rechercher des informations médicales. C’est ce qui ressort d'un sondage TNS Sofres destiné à appréhender leurs pratiques, leurs usages et leurs attentes sur Internet en termes de santé.
Ce sondage réalisé pour LauMa communication et Patients E Web et Doctissimo) a été réalisé par interviews téléphoniques du 4 au 16 février dernier auprès de 1 002 personnes de plus de 18 ans représentatifs de la population française. On constate que 49 % des Français ont déjà utilisé Internet pour rechercher des informations médicales ou sur la santé soit pour eux, soit pour leur entourage. Les recherches réalisées par les « internautes santé » portent essentiellement sur une maladie ou un problème de santé (92 %). Les recherches, dans plus de la moitié des cas, concernent des pathologies chroniques (diabète, cancer, insuffisance rénale...).
Pour mieux prendre en charge leur santé
On constate que les recherches s’orientent non seulement vers les traitements, les médicaments (63 %) mais également vers les témoignages d’autres internautes sur leur vécu de telle ou telle pathologie. Notons également que 56 % des internautes utilisent le Web pour trouver un médecin, une clinique, un hôpital.
Pour 61 % des utilisateurs, ces démarches sur les sites santé, dont les informations données sont jugées claires, visent à mieux prendre en charge leur santé, ou celle de leurs proches (61 %). Ces recherches, réalisées avant une consultation (19 %) permettent de mieux comprendre ce que le médecin va dire (63 %), de poser les bonnes questions, de discuter le traitement (53 %). Pour les internautes réalisant les recherches après une consultation (34 %), celles-ci sont plutôt destinées à trouver des informations complémentaires sur leur maladie (72 %), sur les traitements, sur les médicaments prescrits (44 %). Tous ces internautes santé estiment que chercher sur Internet rend la relation médecin-patient plus positive car cela rend les échanges plus riches : « Le Web est vécu comme un dispositif facilitateur de la consultation médicale. »
Dans cette étude TNS Sofres, on constate que tous les Français n’utilisent pas le web santé : certains parce qu’ils ne sont pas connectés (21 %) ou ne servent pas ou peu d’Internet (3 %), d’autres parce qu’ils ne parlent de leur santé qu’avec leur médecin ou leur pharmacien (54 %).
Différentes catégories
Divers profils d’usagers se dessinent : les « déconnectés » (15 %) surtout des seniors, très distants des informations d’Internet, se fiant surtout à leur médecin, les « méfiants » (24 %) qui ont une confiance relative dans les informations divulguées sur le Web, les « occasionnels » qui n’utilisent que ponctuellement le Web pour s’informer et qui souhaiteraient l’utiliser pour accéder aux résultats d’analyse médicale, aux prises de rendez-vous, à des informations garanties par des professionnels de santé. Les « adeptes » (13 %) ressemblent aux précédents, mais leurs attentes sont plus grandes : utilisant fréquemment le Web pour s’informer sur la santé, pour rester en bonne santé, ils souhaitent des informations validées par des professionnels, la possibilité d’échanger avec eux par email… Enfin les « communicants » (13 %), en général très adeptes de l’automédication, allant très fréquemment (au moins 2 ou 3 fois par semaine) sur le Web pour chercher des informations médicales, pour communiquer avec d’autres patients, avec des médecins, échanger en visioconférence, en visiophonie avec leur médecin.
Internet et malades chroniques
Une autre étude menée par Doctissimo met en évidence que les malades chroniques sont de grands adeptes d’Internet santé. Ils participent à des chats, des forums pour y rechercher des informations, des témoignages, sur le vécu de leur maladie, sur leur maladie... Ils vivent Internet comme un lieu d’éducation, d’échange. Ils souhaitent avoir des formations sur la gestion de leur pathologie ou celle d’un proche. Leurs attentes sont grandes et s’orientent vers l’éducation thérapeutique, vers la possibilité de suivre des conférences traitant de leur pathologie.
En conclusion, ces études montrent que pour 50 % des Français de nouvelles attitudes vis-à-vis de l’Internet santé se mettent en place. Le médecin garde une place prédominante, un acteur incontournable de leur relation au Web santé. Plus de 33 % des internautes souhaitent qu’ils les aident à les orienter vers des sites précis, fiables.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque