D’UNE DURÉE de quatre ans (2013-2017), plus long que les précédents qui étaient triennaux, le nouveau plan repose sur trois axes : fonder l’action publique sur l’observation, la recherche et l’évaluation, prendre en compte les populations les plus exposées (jeunes, femmes, précaires, et troubles psychiatriques), et renforcer la sécurité, la tranquillité, et la santé publique.
« Ce plan est très orienté sur la prévention, notamment en direction des jeunes », a confirmé Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), qui l’a préparé. « Rares sont les jeunes de 17 ans qui à cet âge n’ont expérimenté aucun des trois principaux produits que sont l’alcool, le tabac et le cannabis », a-t-elle souligné.
Parmi les pistes avancées, les consultations jeunes consommateurs (CJC), au nombre de 400 en France, devraient être valorisées. Animées par des professionnels de santé, elles accueillent les moins de 25 ans, évaluent leur addiction et les aident à y mettre fin.
« L’idée est de faire en sorte que les professionnels de ces consultations aillent vers les jeunes et leurs parents », dans les écoles, les lycées, les centres de formation, les foyers de jeunes travailleurs, les missions locales, a précisé Danièle Jourdain-Menninger.
Pour s’adresser aux jeunes, les campagnes de communication devraient s’étendre sur les réseaux sociaux et abandonner les discours hygiénistes ou moralisateurs.
Nouvelles stratégies thérapeutiques.
La MILDT veut développer de nouvelles stratégies thérapeutiques, comme le repérage précoce et l’intervention brève (RPIB), pour réduire les consommations excessives d’alcool, très fréquentes notamment chez les jeunes, ou « Quit the shit », programme allemand de sevrage cannabique en ligne, sur 50 jours.
En matière pénale, conformément à la position affichée par le gouvernement, la pénalisation du cannabis est maintenue. Mais Danièle Jourdain-Menninger demande « une politique pénale adaptée, ni complaisante, ni laxiste », avec une « articulation santé-justice », qui peut passer par les CJC ou des stages de sensibilisation.
Pour contrer les trafiquants, qui « explorent de nouvelles routes et de nouveaux vecteurs d’acheminement des produits » (par voie maritime ou internet, par exemple), la MILDT propose l’expérimentation (déjà en cours) des amendes douanières pour les acheteurs de drogue, l’intensification de la surveillance sur internet, le financement de matériel de pointe pour détecter les nouvelles drogues de synthèse et le renforcement de la coopération européenne.
« Il nous faut changer notre regard sur les consommateurs de produits stupéfiants, sans complaisance mais avec compréhension », a souligné Danièle Jourdain-Menninger, qui entend faire de la future salle de consommation à moindre risque qui doit ouvrir en novembre dans le 10e arrondissement de Paris un outil de « médiation sociale ».
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