Un patient hospitalisé sur 20 touché par une infection nosocomiale

Publié le 31/05/2013
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Crédit photo : S. Toubon

L’Institut de veille sanitaire (InVS) publie les résultats de la quatrième enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales (IN). Un patient hospitalisé sur 20 présente une ou plusieurs infections nosocomiales révèle une vaste enquête effectuée l’an dernier dans des établissements de santé français, a indiqué jeudi l’Institut de veille sanitaire (InVS). L’enquête, menée entre mai et juin 2012 auprès de plus de 300 000 patients dans 1 938 établissements de santé – soit plus de 90 % des lits d’hospitalisation en France –, cherchait à mesurer, un jour donné, le nombre de patients infectés et à caractériser les IN.

En 2012, plus de la moitié des patients hospitalisés avaient plus de 65 ans et présentaient un risque accru de complications infectieuses par rapport à la population générale, compte tenu de leur âge, de leur terrain mais aussi des actes médicaux qu’ils avaient subis ou des dispositifs invasifs dont ils étaient porteurs (33 % de cathéter veineux). « Le jour de l’enquête, 15 180 patients présentaient une ou plusieurs infections nosocomiales, soit une prévalence (proportion) des patients infectés de 5,1 % », précise l’InVS qui a mené l’enquête en partenariat avec les Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN).

Hausse des souches résistantes

Trois infections sur quatre avaient été acquises dans l’établissement réalisant l’enquête, un quart seulement ayant été importé d’un autre hôpital. Les trois agents infectieux les plus fréquemment responsables étaient Escherichia coli (17,6 % des souches résistantes aux céphalosporines de 3e génération), Staphylococcus aureus (38,1 % des souches résistantes à la méticilline) et Pseudomonas aeruginosa, avec un développement significatif des souches résistantes aux antibiotiques. Les patients les plus sévères étaient hospitalisés en centre de lutte contre le cancer ou en réanimation, les patients les moins sévères en psychiatrie ou en obstétrique.

Le jour de l’enquête, 50 000 patients étaient traités par au moins un antibiotique, soit un pourcentage de 16,6 %. Cinq antibiotiques représentaient la moitié des prescriptions : amoxicilline/acide clavulanique, ceftriaxone, ofloxacine, amoxicilline et métronidazole.

Par rapport l’enquête précédente de 2006, la situation s’améliore dans les services de type soins de suite et de réadaptation, les unités de longue durée ou psychiatrie avec une baisse de 21 % des IN. Les évolutions sont plus contrastées en court séjour où la prévalence est restée stable. Le nombre des traitements antibiotiques est resté globalement stable, mais a fortement augmenté pour certaines molécules comme la ceftriaxone ou l’imipénème « qui sont particulièrement génératrices de résistances bactériennes », indique l’InVS. La consommation des fluoroquinolones a en revanche diminué.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr