ANNONCÉ au cours du débat parlementaire sur les soins psychiatriques sans consentement, le deuxième plan Santé mentale (après celui de 2005-2008) commence à prendre forme. Lundi, les membres du comité d’orientation ont discuté au ministère de la Santé d’un document de travail qui fixe le cap souhaité par le gouvernement. « Notre rôle, en élaborant un plan de santé publique sur le champ de la psychiatrie et de la santé mentale ne consiste pas à dire quoi faire (aux psychiatres), comment soigner, accompagner. Notre responsabilité consiste à fixer des orientations stratégiques nationales, à partir des valeurs, des principes, des définitions posés et concertés, lesquels guideront la réflexion des acteurs », peut-on lire dans le préambule.
Avec ce plan, le ministère de la Santé entend donner, avec ses partenaires, une nouvelle impulsion à la psychiatrie « beaucoup plus lisible » que celle insufflée dans le plan 2005-2008 et ses 219 mesures. Attendu pour le mois de décembre, le plan Santé mentale 2011-2015 ne devrait pas excéder les 15 pages (contre près d’une centaine pour le précédent). « Prévenir et réduire les ruptures pour mieux vivre avec des troubles psychiques », tel est le titre provisoire de ce plan suggéré dans le document de travail ministériel. Quatre grands axes stratégiques y sont présentés.
Le premier axe aborde la prévention et la réduction des ruptures durant la vie du malade. Il s’agit notamment d’ « améliorer l’accès de la personne aux soins psychiatriques et somatiques dont elle a besoin », de « favoriser la réhabilitation psychosociale », d’« améliorer la continuité des soins et de l’accompagnement aux différents âges de la vie de la personne », sa qualité de vie et son accès aux droits.Le soutien aux aidants constitue une autre priorité de ce premier axe. « L’entourage est une ressource essentielle dans l’évaluation de la situation de la personne et même un relais potentiel dans l’accompagnement et le rétablissement », rappelle le ministère.
Besoin de sens.
Le deuxième axe ambitionne de « prévenir et réduire les ruptures selon les publics et les territoires ». Y seront entre autres inscrits une meilleure répartition de l’offre de soins dans sa proximité et sa variété, la fin des « points noirs » en matière d’hospitalisation psychiatrique, l’adaptation de l’offre aux populations ayant des besoins spécifiques (prisonniers, sans-abri, handicapés), ainsi qu’une information beaucoup plus lisible sur les dispositifs de prise en charge.
Le troisième axe arrêté par le ministère aborde la réduction et la prévention des ruptures entre la psychiatrie et son environnement sociétal (représentations sociétales de la psychiatrie, relations avec la justice…) « Les représentations négatives des troubles mentaux, de la psychiatrie, des handicaps psychiques nuisent à la santé publique, en tant qu’elles retardent bien souvent la demande d’aide et le recours aux soins. Elles peuvent aussi mettre en échec les programmes d’accès au soin, de prise en charge et d’accompagnement, mais aussi isoler et faire souffrir les personnes et leurs proches », souligne le ministère.
Le quatrième et dernier axe s’attache à « prévenir et réduire les ruptures entre les savoirs ». Il s’agit ici de « sortir des conflits d’écoles », entre les différentes approches thérapeutiques, « toutes utiles et complémentaires ». Pour le ministère, « la psychiatrie a besoin de sens ». Vingt années de divergences et controverses ont contribué à fragmenter l’image de l’image de la profession « au point de perdre la lisibilité de son œuvre au quotidien ».
À l’issue de la réunion de lundi, les membres du comité d’orientation du nouveau plan doivent faire part de leurs commentaires sur ces grands axes arrêtés par le gouvernement. S’ensuivront quatre autres réunions de travail – une par axe – qui permettront d’aboutir à la rédaction du plan à partir du mois de décembre.
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