SELON LES DERNIÈRES données 2009 de l’Observatoire national de la fin de vie, la proportion de décès à domicile a donc sensiblement diminué au cours des vingt dernières années. En 2009, 25,5 % de l’ensemble des décès (137 500) sont survenus à domicile contre 28,6 % en 1990.
La part des décès survenant à l’hôpital (établissements publics et privés) est restée stable (57,5 %) alors que la proportion de décès en maison de retraite a augmenté de 8 % en 1990 à 11,6 % en 2010.
Les disparités géographiques sont importantes avec un gradient « nord Sud ». Les Français meurent plus souvent chez eux en Provence-Alpes-Côte d’Azur (31 %) qu’en Auvergne (20 %).
Les plus jeunes sont ceux qui décèdent le moins à domicile, en raison de la très forte hospitalisation des situations de fin de vie chez les enfants et chez les jeunes adultes et du poids des décès consécutifs à un accident survenant sur la voie publique.
Chez les plus âgés, la tranche d’âge des 90 ans et plus meurent plus souvent à domicile que celle des moins de 90 ans, 28 % contre 24 %.
« Lieux de fin de vie » et « lieux de décès ».
« La France est l’un des pays européens où l’on meurt le moins à domicile », soulignait l’ONFV. Alors que 81 % des Français souhaiteraient « passer leurs derniers instants chez eux », seulement 25 % des décès surviennent à domicile. L’écart entre le souhait exprimé et la réalité de la fin s’explique par la différence entre « lieux de fin de vie » et « lieux de décès » : « Finir sa vie chez soi » n’implique pas forcément de « mourir chez soi ». L’ONFV souligne que les souhaits ne sont pas définis une fois pour toutes et peuvent fluctuer au cours du temps, au fur et à mesure que la maladie progresse.
Trente jours avant le décès, seulement 30 % des patients sont à l’hôpital, alors que la veille du décès c’est le cas de plus de 60 % d’entre eux. Seulement un tiers des personnes qui vivent à leur domicile un mois avant leur décès y meurent effectivement. L’étude de l’ONFV montre que le parcours des patients n’est pas linéaire. Au cours de la période qui précède le décès, les allers-retours entre le domicile et l’hôpital peuvent être fréquents. « Il est possible de vivre chez soi tout au long de sa fin de vie, et de décéder à l’hôpital - ou l’inverse », souligne l’ONFV.
L’enquête « Fin de vie en France » réalisée en 2010 a permis de montrer que 39 % de ceux qui sont décédés à l’hôpital y ont passé leurs 4 dernières semaines de vie, 33 % y ont séjourné une à 3 semaines avant leur décès et 28 % ont été hospitalisés au cours de la dernière semaine.
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