Infections vaginales récidivantes

Un probiotique efficace en prévention

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Publié le 28/11/2016
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Crédit photo : PHANIE

Deux fois moins de risque que survienne une récidive de vaginose bactérienne, un délai de survenue de la première récidive clinique, confirmée bactériologiquement, allongé de 28 %, ce sont les résultats de l’étude de phase III Evaflore qui comparait Lactobacillus crispatus (Physioflor) au placebo.

« Sans doute parce que le probiotique agit sur la source du problème, c’est-à-dire la quasi-disparition de la flore saine », suggère le Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue et directeur médical de l’Institut Alfred Fournier (Paris). La vaginose bactérienne en effet, l'infection vaginale la plus fréquente, n’est pas une infection acquise. Sans gravité (exceptée chez la femme enceinte puisque cause majeure de prématurité), mais gênante en raison de la « malodeur », elle survient dans un contexte de déséquilibre de la flore vaginale : prise d’antibiotiques, toilette « antiseptique », tabagisme, etc. Elle est exacerbée par l’activité sexuelle, le pH vaginal (3,5-4,5 habituellement) s’élevant au contact du sperme (pH à 7), ce qui facilite la multiplication des germes si les L. crispatus n’exercent pas leur effet tampon. « À noter, cette infection certes bénigne rend plus aisée l’acquisition d’autres micro-organismes, VIH compris », prévient le Dr Bohbot.

Associé au métronidazole

L. crispatus a été élu au sein de la large famille des lactobacilles parce qu’il occupe près de la moitié d’une flore saine (composée à 95 % de lactobacilles) et qu’il en est complètement absent lors d’un épisode de vaginose bactérienne. Le traitement de référence de la vaginose consiste en 7 jours de métronidazole (2 fois 500 mg/jour per os). Ce médicament peut donc être associé à une gélule vaginale par jour de Physioflor pendant 14 jours (ou 2 comprimés vaginaux par semaine sur deux semaines). Le probiotique est ici d’autant bienvenu que l’antibiotique est susceptible de pérenniser l’infection en laminant la flore. Physioflor pourrait même être utilisé seul (une étude de non-infériorité versus l’antibiotique est en cours). « En prévention des récidives de vaginose bactérienne, je prescris, en plus du traitement antibiotique, une cure de probiotiques une semaine par mois, après les règles, pendant trois mois », propose le Dr Bohbot. Ou en même temps qu’un antibiotique pris pour une infection d’un autre site (angine par exemple), notamment quand le risque de vaginose ou de candidose vaginale conséquente est élevé ; ou dans le cas de cystites récidivantes (en particulier après un rapport), une semaine par mois.

D’après la conférence des laboratoires Iprad

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du médecin: 9538