En pleine tourmente médiatique sur les pilules de 3e génération, le Syndicat national de gynécologues obstétriciens (SYNGOF) déplace le débat sur le terrain des patchs et anneaux contraceptifs, qui délivrent la même association d’hormones qu’une pilule combinée.
« Ces derniers peuvent présenter les mêmes risques que les pilules de 3e ou de 4e génération, mais la Haute autorité de santé (HAS) ne communique pas sur le sujet », déplore le Dr Élisabeth Paganelli, la secrétaire générale du SYNGOF. « Il n’y a rien non plus sur la pilule Cerazette », poursuit la gynécologue.
Gouvernement et assurance-maladie en cause
En réponse à l’article du journal Le Monde, paru le vendredi 11 janvier, qui « remet en cause l’intégrité de 4 gynécologues ou universitaires », le SYNGOF souligne les défaillances des tutelles. Il estime que le gouvernement devrait contribuer au financement de la formation continue des médecins de façon plus efficiente. Faute de quoi, ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui mettent la main à la poche pour les congrès et autres manifestations médicales. « Les laboratoires forment des médecins sur les nouvelles techniques. L’État n’a pas d’argent », constate le Dr Paganelli.
Le SYNGOF demande enfin que la profession ait accès aux bases de données du SNIIRAM, le système national d’information interrégimes de l’assurance-maladie. Pour l’heure, seuls les membres des caisses, du ministère de la Santé, de l’Union nationale des professionnels de santé et du personnel des agences régionales de santé (ARS) y ont accès.
« Grâce au chaînage des actes qu’on peut observer dans le SNIIRAM, le monde médical pourrait avoir connaissance des alertes plus tôt et pourrait aussi faire des liens rapides entre consommation de pilule et des remboursements précédents d’échographie ou de Doppler, par exemple, qui indiquerait la prise en charge d’une phlébite », développe le Dr Jean Marty, président du SYNGOF. « On contraint le monde médical à se lier aux laboratoires. Mais la sécurité sociale et les pouvoirs publics ne veulent pas lâcher le verrou sur ces données », conclut-il.
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