Le taux annuel standardisé de mortalité pour insuffisance cardiaque a diminué de 32,4 % en cause initiale, et de 29,6 % en causes multiples, selon un article paru mardi dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH). Après l’accident vasculaire cérébral, et l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque ferme actuellement la marche du trio de tête des maladies cardiovasculaires les plus meurtrières en France.
Les résultats parus dans le « BEH » sont le fruit de la collaboration entre des membres de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et des chercheurs INSERM travaillant au sein du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), dont les bases de données ont servi de matière première à l’étude.
Cause initiale et causes multiples
En 2008, le CépiDc avait déjà noté que le taux de mortalité pour insuffisance cardiaque avait diminué de 20 % depuis 2000 en tant que cause initiale. Il était toutefois possible que cette mortalité par insuffisance cardiaque soit sous estimée, en particulier en cas de maladie cardiaque ischémique prééxistante. Dans ce genre de cas, la classification internationale des maladies recommande en effet de considérer l’insuffisance cardiaque comme un symptôme et un mode de décès, et non pas comme une cause. C’est pourquoi les auteurs des travaux dans le « BEH » ont donc fait la distinction entre cause initiale et causes multiples.
Une cause de décès toujours fréquente
En 2010, 23 882 décès par insuffisance cardiaque en cause initiale ont été recensés par le CépiDc, dont près de 61 % de femmes, et 72 809 en causes multiples. Cela représente une mortalité par insuffisance cardiaque de 31,1 pour 100 000 en cause initiale et de 96,8 pour 100 000 en causes multiples, avec un age médian de décès de 88 ans. Ces taux étaient significativement plus élevés chez les hommes que chez les femmes. En 2010, l’insuffisance cardiaque était la cause initiale de décès majoritaire chez les patients de plus de 70 ans. La mortalité par insuffisance cardiaque a ainsi baissé de 4 % par an entre 2000 et 2010 en cause initiale et de 3,5 % par an en causes multiples, mais elle reste « une cause fréquente de décès, avec une mortalité près de trois fois plus élevée en causes multiples », notent les auteurs. La baisse de la mortalité par insuffisance cardiaque en causes multiples confirme cependant la diminution déjà observée par le CépiDc en 2008.
L’incidence de la maladie diminue peu
La diminution de la mortalité ne s’explique pas par une diminution de l’incidence de l’insuffisance cardiaque, puisque le taux standardisé de patients hospitalisés pour insuffisance cardiaque n’a diminué en France que de 2,5 % entre 2002 et 2008. Les auteurs estiment en revanche que l’amélioration de la prise en charge des pathologies à l’origine de l’insuffisance cardiaque peut justifier l’effondrement de la mortalité. « De plus, complètent-ils, l’utilisation de traitements plus efficaces (bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, etc.), le développement des thérapies de resynchronisation cardiaque et de l’éducation thérapeutique des patients ont favorisé la réduction de la mortalité due à l’insuffisance cardiaque. »
Amélie Gabet et al, Mortalité due à l’insuffisance cardiaque en France, Évolutions 2000-2010, BEH 21-22, 8 juillet 2014
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