« Cette année encore, la grippe va faire très mal », le ton est donné dans le slogan. Cette année, la campagne d'information sur la vaccination antigrippale, qui sera lancée le 27 octobre par l'Assurance-maladie en partenariat avec le ministère de la Santé, Santé publique France (SPF) et la MSA, se veut « tout aussi offensive que la grippe », a expliqué le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé en conférence de presse.
Deux populations particulièrement à risque sont ciblées : les jeunes seniors de 65 ans et les femmes enceintes, qui ne se sentent pas toujours concernés par la vaccination. Deux petits films dits « immersifs » visent à faire vivre la maladie par procuration.
[Communiqué de presse] "Contre la #grippe, la meilleure des protections, c’est la vaccination !"
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) October 21, 2019
Le Ministère et @Ameli_Actu lancent une nouvelle campagne d'information autour de la vaccination contre la grippe.
d'infos : https://t.co/R5lKhX2Vx4pic.twitter.com/8DoS8E7JFz
Une couverture vaccinale insuffisante
Si au cours de la saison 2018-2019 la couverture vaccinale de la population a augmenté (+1,2 point par rapport à 2017-2018), elle reste encore insuffisante avec moins d'une personne fragile sur deux vaccinée (46,8 %). La couverture vaccinale des personnes à risque est ainsi estimée à 51 % chez les ≥ 65 ans (+1,3 point) et à 29,2 % chez celles de moins de 65 ans (+0,3 point).
Pour les jeunes seniors, la grippe est perçue différemment selon qu'on en ait souffert récemment ou non, a révélé une étude récente de l'Assurance-maladie (mai 2019). Ceux qui ne l'ont pas vécue ou dont le souvenir est ancien la voient comme une maladie « banale ».
Faire entrer les jeunes seniors dans le programme
« Cette affection considérée comme bénigne n'est pas la leur, a expliqué le Pr Olivier Lyon-Caen, médecin-conseil de la Caisse nationale de l'Assurance-maladie. Or la grippe est toujours une maladie épuisante. De plus, après l'âge de 65 ans, les défenses immunitaires naturelles commencent à être moins efficaces et la grippe est potentiellement à risque. Mais on constate que dès que le pas est franchi pour se faire vacciner à 65 ans, les gens continuent à le faire. »
Quant aux femmes enceintes, c'est avant tout par méconnaissance des symptômes et de la gravité de la grippe mais aussi par crainte du danger que le vaccin pourrait représenter pour leur bébé qu'elles ne pensent pas à se faire vacciner. En 2016, seulement 7,4 % des femmes enceintes déclaraient avoir été vaccinées contre la grippe saisonnière, un taux largement inférieur à celui des autres groupes à risque.
La grippe dangereuse pour la femme enceinte et son bébé
« Le risque d'hospitalisation pour infection respiratoire est 7 fois plus élevé chez les femmes enceintes que dans la population du même âge, a rappelé le Pr Lyon-Caen. La grippe augmente aussi le risque de fausse couche ». Le Haut Conseil de santé publique recommande depuis 2012 la vaccination contre la grippe chez les femmes enceintes, quel que soit le stade de la grossesse.
Ces données sont relativement nouvelles et les risques pour les femmes enceintes sont largement méconnus au sein de la population générale. La moitié des Français seulement savent qu'une femme attendant un bébé doit se faire vacciner contre la grippe. « Toute consultation pour grossesse est l'occasion de parler de la vaccination antigrippale, souligne le Pr Salomon. Il n'y a aucun risque pour l'enfant. De plus, la vaccination des femmes enceintes protège aussi les bébés à naître, les anticorps maternels permettent de protéger les bébés durant les six premiers mois de la vie. »
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