Alors qu’un couple sur cinq fait face à des troubles de la fertilité, le collectif « Protège ta fertilité » lance une campagne destinée aux jeunes de 18 à 24 ans pour leur faire prendre conscience de leur « capital fertilité ». Car si un projet de parentalité peut leur sembler lointain à cet âge et qu’on leur apprend davantage à se protéger d’une éventuelle grossesse, ils peuvent agir dès maintenant sur les facteurs de risque de l’infertilité.
Le collectif « Protège ta fertilité » est né il y a quelques mois et rassemble des professionnels de santé, le collectif BAMP ! – une association de patients de l’aide médicale à la procréation (AMP) et de personnes infertiles – et Merck..
Laisser le choix d'agir
La campagne repose sur la diffusion régulière de messages de prévention sur un compte Instagram dédié (@protegetafertilite), qui reprend les codes de communication spécifiques aux jeunes. « Cette campagne permet d'ouvrir la discussion sur ce sujet. Souvent, les informations sur l'infertilité arrivent trop tard, lorsque les couples y sont déjà confrontés, souligne Constance de Quinsonas, directrice de la communication chez Merck. En les informant, dès maintenant, on leur laisse le choix d'agir ».
« L’Organisation mondiale de la santé définit l’infertilité par l’absence de grossesse après 1 an de rapports réguliers sans contraception », rappelle la Dr Florence Lesourd, gynécologue-obstétricienne au CHU Paule de Viguier de Toulouse. Les causes de l’infertilité peuvent être masculines (troubles de la production de spermatozoïdes…), féminines (troubles de l’ovulation…), mixtes ou bien inexpliquées.
Plusieurs facteurs de risque sur lesquels il est possible d’agir peuvent altérer la qualité des gamètes notamment. « J’aurais aimé qu’on me dise que le tabac était mauvais pour ma fertilité quand j’avais 20 ans », indique Gracy - alias Tata Gracyse sur Instagram -, suivie en AMP depuis 4 ans.
« L’obésité, les consommations excessives d’alcool ou le manque d’activité peuvent aussi altérer la santé reproductive », explique le Dr Nicolas Chevalier, gynécologue-obstétricien à la polyclinique Saint-Roch à Montpellier.
Préservation ovocytaire
La campagne repose aussi sur une courte vidéo Youtube et sur deux affiches que les médecins peuvent mettre en évidence dans leur cabinet. « La prescription d’une contraception peut être l’occasion pour les médecins de diffuser des messages de prévention », estime la Pr Nathalie Massin, endocrinologue, spécialiste de l’AMP au centre hospitalier intercommunal de Créteil, premier centre à proposer un bilan de fertilité à toutes les femmes. Le collectif travaille par ailleurs à une campagne dédiée aux professionnels de santé.
« La fertilité baisse après 35 ans. Nous avons donc choisi de cibler les 18-24 ans pour que le message n’arrive pas à un moment où il peut être perçu de manière trop anxiogène. De plus, il est important de mener des actions tôt pour empêcher la santé reproductive de se dégrader », note la Pr Massin, qui souligne le fait que les messages de prévention de l’infertilité sont avant tout des messages de bonne santé globale.
La révision de la loi de bioéthique, en cours d’examen au Sénat prévoit la possibilité pour les femmes de préserver leurs ovocytes. Si le collectif espère que cette mesure verra le jour, la Pr Massin reste prudente : « comme toutes les techniques d’AMP, la conservation ovocytaire n’est pas une technique anodine, et ne garantit pas la réussite d’une grossesse », précise-t-elle.
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