Un septuagénaire armé a tué ce mardi matin à Marseille une dentiste avec laquelle il était, semble-t-il, en litige. Patient du cabinet situé dans une tour du centre-ville, non loin de la place Castellane, l’agresseur a fait irruption dans l’officine muni de deux armes de poing, un pistolet et un revolver, a expliqué sur place le procureur-adjoint de Marseille, Christophe Barret. Après avoir fait sortir un patient qui recevait des soins, le septuagénaire a aussitôt fait feu sur la dentiste, une femme d’une cinquantaine d’années, avant d’être abattu au moment de l’intervention des hommes du Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN).
Appelés dans les minutes qui ont suivi l’alerte, les hommes du GIPN sont entrés en action peu après 11 h 30. Plusieurs tirs ont alors été entendus et, selon une source proche de l’enquête, l’agresseur a tiré à deux reprises sur les policiers qui ont riposté en le blessant mortellement. « Nous avons pris très rapidement la décision d’intervenir », a indiqué le procureur.
Un litige sur une centaine d'euros
D’après la source proche de l’enquête, l’agresseur était en litige avec le cabinet, pour une dette d’une centaine d’euros. Il n’y a « aucune raison de penser qu’il s’agissait d’un motif crapuleux », a simplement confirmé le représentant du parquet. L’enquête a été confiée par le parquet de Marseille à la Direction interrégionale de la Police judiciaire.
Selon l’Observatoire de la délinquance, en 2011, 822 déclarations d’incidents ont été transmises des médecins au Conseil national de l’Ordre (920 en 2010, 512 en 2009). Près de 57 % ont eu lieu au cabinet. Les agressions physiques représentaient 12 % du total des incidents (+ 20 % par rapport à 2009), les agressions verbales et menaces 70 % (+ 95 %). Près de 26 % étaient liés à des problèmes de prise en charge, devant les vols ou tentatives (20 %), un refus de prescription (15,5 %) et un temps d’attente jugé excessif (8,6 %). Moins de la moitié ont fait l’objet d’un dépôt de plainte ou d’un signalement.
(Mise à jour, le 20/03/2013)
La CNSD réagit
La Confédération nationale des syndicats dentaires se dit « horrifiée » et « s'associe à la douleur de la famille ». Sans préjuger des conclusions de l'enquête, la CNSD « s'inquiète de la montée des violences à l'égard des chirurgiens-dentistes (...) »
Dans son communiqué, la CNSD rappelle « la signature du protocole Santé-Sécurité-Justice en juin 2010 par les trois ministère de la Justice, de l'Intérieur, de la Santé pour mieux garantir la sécurité des professionnels. Pourtant, ces mesures ne sont toujours pas opérationnelles ! »
« Des mesures doivent être prises en urgence ! Leur application immédiate est indispensable pour offrir les conditions de sécurité indispensables à l'exercice d'une profession de plus en plus exposée », conclut la confédération.
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