Selon une étude internationale conduite auprès de 255 médecins exerçant en France (Toulouse), au Canada (Vancouver, Montréal) et aux États-Unis, les médecins généralistes ne reçoivent pas assez d’informations sur les effets indésirables des médicaments lors des présentations réalisées par les visiteurs médicaux de firmes pharmaceutiques.
Le volet français de l’étude a été conduit par le Dr Geneviève Durrieu (équipe Pharmaco-épidémiologie, évaluation de l’utilisation et du risque médicamenteux de l’Unité 1027 « Épidémiologie et analyses en santé publique : risques, maladies chroniques et handicaps » – INSERM/Université Toulouse III - Paul Sabatier). Les résultats sont publiés dans « Journal of general internal medicine ».
« Plusieurs études ont montré que les informations données par les visiteurs médicaux influencent fortement la prescription médicamenteuse, souvent sans réelle prise de conscience du médecin », indiquent les chercheurs. Parmi 704 médecins contactés sur les 4 sites, 36 % ont accepté de participer. Pour évaluer la qualité des informations fournies par les visiteurs médicaux, les médecins étaient invités à remplir un questionnaire à la fin de chaque visite. L’étude a été réalisée entre mai 2009 et juin 2010.
La France « bonne élève »
Les résultats montrent que l’information donnée aux médecins porte plus souvent sur les effets bénéfiques que sur les effets indésirables sur l’ensemble des sites mais que la France est plutôt « bonne élève » dans ce domaine. Dans plus de la moitié des visites (59 %) étudiées, aucun effet néfaste du médicament n’est mentionné par le visiteur médical, un pourcentage qui atteint 66 % à Vancouver et Montréal. Quant aux effets indésirables graves, ils ne sont mentionnés que dans 6 % des cas sur l’ensemble des sites.
« La France se distingue des autres pays par une mention plus fréquente des risques évoqués par les visiteurs médicaux qui les citent dans 61 % des cas (contre 41 %) », souligne l’étude. Toutefois, les auteurs précisent que les informations dispensées portent le plus souvent sur les effets indésirables « fréquents et bénins ». Quel que soit le pays, 2 médecins sur 3 ont déclaré être prêts à prescrire à l’issue de la présentation des médicaments promus.
Les auteurs précisent que la France a, dans ce domaine, la réglementation la plus stricte. Une Charte de la visite médicale a été signée en 2005 qui précise les pratiques autorisées et interdites, ainsi que les informations à soumettre au médecin de façon obligatoire, ce qui n’est pas le cas dans les autres pays, en particulier au Canada.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité