« Le recours à l’IVG est stable au fil du temps, avec environ 210 000 IVG chaque année ». C’est l’une des principales conclusions d’un bilan publiée par l’Institut national d’études démographique (INED) dans la revue « Population » (n° 3, 2014). « On aurait pu s’attendre à une augmentation du recours à l’IVG du fait des modifications de prescription, mais aussi du fait d’évolution dans les comportements au sein de la société française », expliquent les 3 auteurs Magali Mazuy, Laurent Toulemon et Élodie Baril. En effet, depuis la promulgation de la loi n° 75-17 du code de santé publique promulguée le 17 janvier 1975 qui a rendu l’IVG légale, plusieurs réformes ont visé à en élargir et en faciliter l’accès aux mineures et aux femmes étrangères (2001). « Aucun de ces assouplissements ou élargissements n’a entraîné d’augmentation significative du nombre annuel d’IVG ni de la fréquence annuelle de recours », précisent les auteurs, pas plus l’allongement du délai légal maximal qui est passé en 2001, de 10 semaines de grossesse à 12 semaines que la diffusion de l’IVG médicamenteuse ou la gratuité pour toutes instaurée en 2013. Même l’allongement de la période de « jeunesse sexuelle » résultant du rajeunissement de l’entrée en sexualité des femmes et du retard de l’entrée dans la vie de couple et la maternité, n’a pas eu d’impact sur le nombre de recours à l’IVG.
Des femmes plus jeunes entre 18 et 25 ans
En revanche, le bilan réalisé à partir des données hospitalières (PMSI) mais aussi des bulletins d’interruption volontaire de grossesse montre surtout que le profil des femmes qui ont recours à l’IVG a changé. Si le nombre d’IVG réalisés chez les femmes mineures en forte hausse dans les années 2000 n’augmente plus, la part des femmes jeunes est de plus en plus importante. « Le recours à l’IVG se concentre de plus en plus à certains âges », soulignent les auteurs. Entre 19 et 25 ans, les taux d’IVG dépassent 25 ‰ pour diminuer après 25 ans. L’âge moyen du recours à l’IVG est passé de 28,4 ans en 1990 à 27,5 ans en 2011 et la moitié des femmes qui y ont recours ont moins de 26,5 ans contre 27,9 ans en 1990.
L’étude de l’INED met en évidence par ailleurs, la proportion importante des étudiantes et des élèves qui représente un cinquième des femmes ayant eu recours à l’IVG. « Le public étudiant n’a jamais été ciblé en tant que tel par les grands programmes nationaux d’information (sur la contraception, l’IVG...), alors que les IVG concernent près de 4 % des étudiantes par an », font observer les auteurs.
IVG répétés dans 14 % des cas
Même si la loi permet depuis 2001 de pratiquer une IVG jusqu’à 12 semaines de grossesse, les IVG restent précoces. La durée de la grossesse au moment de l’IVG est en moyenne à 6,5 semaines de grossesse en 2011, une baisse légère baisse (6,8 en 1990 et 2005) qui s’explique par la diffusion de l’IVG médicamenteuse (55 % des IVG en 2011 contre 36 % en 2002).
Selon les données de 2011, le nombre moyen d’IVG par femme est de 0,53 en 2011 : une femme sur trois a recours à l’IVG au moins une fois dans sa vie (38 % dans les années 1990), une femme sur cinq (20 %) a recours à une seule IVG. « La proportion de femmes ayant recours plus d’une fois à l’IVG reste faible en France, un peu plus d’une femme sur dix (14 %) mais les évolutions constatées au cours des dix dernières années montrent que les situations dans lesquelles les femmes sont confrontées au risque de grossesse non souhaitée augmentent », précisent Magali Mazuy et coll. Ces situations dues au recul de l’âge de la mise en couple et de la première naissance, à la plus grande fréquence des relations sexuelles en dehors d’une vie en couple ou à une précarité économique concernent des femmes qui utilisent plus que les autres la pilule et n’ont probablement pas anticipé le risque d’une nouvelle grossesse non souhaitée.
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