Six patients infectés entre 2006 et 2007 par une mycobactérie lors de séances de mésothérapie aux visées amincissantes ont porté plainte contre le médecin qui avait effectué ces interventions. Ces patients, cinq femmes et un homme, demandent chacun entre 100 000 et 150 000 euros de dommages et intérêts à la généraliste parisienne et son assureur, selon leur avocat, Me Emmanuel Ludot, affirmant que leur vie est « gâchée ».
« On est dans la caricature de la médecine esthétique », a-t-il dit avant l’audience devant la 1ère chambre civile du tribunal de grande instance de Paris, en fustigeant notamment une violation des règles d’hygiène et un manquement au devoir d’information.
L’avocate de la généraliste, Me Angélique Wenger, a expliqué aux juges que la bactérie vient du circuit où l’eau avait stagné. Elle a souligné qu’à l’époque des faits, en 2006-2007, le « risque infectieux » n’était « pas connu » des généralistes. Affirmant que sa cliente nettoyait le matériel avec un savon antiseptique, l’avocate a expliqué qu’il n’y avait ni réglementation ni notice et que « ce pistolet n’aurait jamais dû être mis sur le marché », car il n’avait pas été homologué.
Le procès de « la mésothérapie sale » ?
La généraliste s’est donc retournée vers le distributeur du matériel. L’avocat de ce dernier, Me Philippe L’Hoiry, a souligné que le médecin « doit respecter les règles d’hygiène et d’asepsie », se référant au Code de déontologie. « C’est ce qu’on apprend en première année de médecine », a-t-il plaidé, estimant que la responsabilité de la généraliste est « pleine et entière ».
« Ce n’est pas le procès de la mésothérapie », mais de « la mésothérapie sale », a déclaré Me Ludot à l’issue de l’audience. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 15 avril.
En 2007, la survenue d’un quinzaine de cas d’infections cutanées à mycobactéries atypiques chez des patients traités entre août 2006 et janvier 2007 avait suscité un certain émoi et conduit notamment à un rappel des règles d’hygiène en la matière. Aujourd’hui, six des 16 victimes ont décidé de porter plainte.
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