L’idée essentielle du texte, qui a été rédigé sous la houlette de Jean-Jacques Urvoas, président socialiste de la commission des lois à l’Assemblée, est de prévenir les attentats au lieu d’agir une fois que le mal est fait. La France manquait cruellement de méthodes plus efficaces parce que son action anti-terroriste était freinée et parfois obérée par un cadre judiciaire qui empêchait les policiers d’intervenir dans des domaines jusqu’à présent protégés par les libertés fondamentales. Nécessité fait loi et, si on peut être à peu près certain que le débat au Parlement sera bruyant, personne ne peut dire que nos libertés doivent passer avant notre sécurité. Le gouvernement entend d’ailleurs créer un organisme de contôle qui surveillera le travail des enquêteurs.
Les autorités n’ont pas perdu de temps qui, au lendemain du 7 janvier, ont recruté de nombreux agents nouveaux, notamment des interprètes capables d’écouter des conversations téléphoniques entre suspects s’exprimant dans une langue étrangère. La police, grâce à des techniques nouvelles, pourra lire en temps réel le texte rédigé par un suspect sur son ordinateur ; la mise en place d’écoutes dans un véhicule ou un logement sera autorisée pour des agents dits « spécialisés » qui, seuls, auront la possibilité de recourir à cette méthode intrusive. Elle sera particulièrement contrôlée. Diverses dispositions de limitation dans le temps du recueil des informations ou de destruction, au bout de deux mois, de données rassemblées, sont prévues par le texte.
Une protection à la hauteur du danger.
On ne saurait assez souligner combien il est indispensable de préserver la paix civile en France. Aucun gouvernement, sous le prétexte que nous vivons dans une société ouverte et même transparente, ne peut accorder un avantage stratégique à nos ennemis. La lutte contre la propagane djihadiste a commencé sur le Net. Des sites ont été bloqués, d’autres le seront dans un proche avenir. Le gouvernement demande aux grandes sociétés qui pilotent les réseaux sociaux de participer à la lutte contre le terrorisme.
À ce jour, on compte, toujours selon « le Figaro » quelque 1 400 individus français ou résidant en France qui participent au djihad et qu’il faut donc neutraliser. Parmi eux, 4132 sont engagés dans des zones de combat, 80 auraient trouvé la mort, 369 ont été repérés en tant que personnes prêtes à partir pour le Proche-Orient. Manuel Valls a déclaré récemment qu’« il y a actuellement 3 000 Européens en Syrie et en Irak. Il pourrait y en avoir 5 000 avant l’été et sans doute 10 000 avant la fin de l’année. Est-ce que vous vous rendez compte de la menace que cela représente ? ».
On s’en rend compte. On imagine déjà des hordes de djihadistes revenus des combats et prêts à plonger la France dans le chaos. Il est utile que le gouvernement prenne les devants et s’efforce de combattre le terrorisme à la racine. Certes, des bavures, par exemple sous la forme de confusion d’identités, seront toujours possibles, et il faudra apprendre à les éviter. Mais la nécessité d’empêcher des attentats sera toujours plus forte que le respect des libertés individuelles. L’Assemblée et le Sénat veilleront certainement à ce que la nouvelle loi n’empiète pas sur les droits des innocents, infiniment plus nombreux que les terroristes. Il est vital que nous ayons des moyens de lutte à la hauteur du danger qui nous menace.
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