LE VIEILLISSEMENT démographique est un fait sans précédent dans l’histoire de l’humanité et ce vieillissement résulte actuellement de l’augmentation du nombre des personnes âgées. Sur le plan mondial, l’espérance de vie des enfants nés en 1950 était de 45 ans ; elle est passée à 67 ans pour ceux nés en 2010 et devrait atteindre 76 ans pour ceux de 2050, avec une proportion des plus de 60 ans en Europe de 33 %. À condition de voir un retour au progrès dans certaines régions du monde où il a baissé récemment et le contrôle des maladies dites de civilisation telles que l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et le cancer. Aujourd’hui, l’espérance de vie dans l’Union Européenne est de 78, 6 ans pour les hommes et 83,5 ans pour les femmes mais de 67 et 68 ans sans incapacité avec de grandes disparités (59 et 61 ans en Estonie, 68 et 69 ans en France). L’origine des différences entre pays européens étant le volume des dépenses de santé pour les personnes âgées, lui-même proportionnel auPIB.
Aujourd’hui, souligne l’auteur, professeur de cardiologie, 10 actifs financent 4 retraités. En 2040, ils en financeront 7 ! D’où l’indispensable réflexion sur l’allongement du temps de travail, d’autant plus important que l’activité, à condition d’être adaptée aux possibilités de chacun, est sans doute une source, sinon une des clefs, du bien-être personnel. Pour autant, dit-il aussi, « l’augmentation de l’âge du départ à la retraite nécessitée par la démographie ne sera réalisable en pratique que si l’on se donne les moyens d’améliorer l’état de santé des personnes au-delà de 55-60 ans ». La consommation médicale n’est pas, néanmoins, loin s’en faut, le seul facteur de longévité ; lequel est principalement le fait des conditions de vie, de l’alimentation, de l’activité physique, du maintien des relations sociales et de la stimulation cérébrale, explique-t-il longuement.
La question principale n’est pas seulement de vieillir mais de bien vieillir et de permettre aux dernières années de la vie de garder un sens. Le nombre élevé de suicides de vieux montre la disparition dramatique de ce sens humain du vieillissement, tributaire de la société et de l’histoire, garde-fou des tentations euthanasiques, écrit le Pr Ollivier. Le manque de formation des médecins sur les spécificités de la prise en charge du vieillissement (en France, il n’y a pas plus de gériatres que de médecins esthétiques) est un autre symptôme de ce problème.
Jean-Pierre Ollivier, « Demain les vieux ! », CNRS Éditions, 198 pages, 19 euros.
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