TROIS CAS d’infection invasive à méningocoque (IMM) sévère, tous liés à un même clone de méningocoque du groupe B, de phénotype B:14:P1,16, ont été identifiés entre le 15 décembre 2010 et le 29 septembre 2011 chez des personnes résidant de façon permanente ou occasionnelle dans les cantons d’Avesne sud et de Trélon (Nord). À la suite de ce nouvel épisode de l’hyperendémie qui touche depuis 2003 les départements de Seine-Maritime puis dans la Somme, l’avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a été sollicité. La situation « présente, à ce jour, les caractéristiques d’une grappe de 3 cas liés, pour lesquels on retrouve un lien épidémiologique à type de contacts proches ou d’appartenance à une même communauté », conclut le HCSP.
Le premier cas est survenu chez une adolescente de 13 ans qui a présenté un sepsis grave ayant entraîné le décès de la patiente au domicile. Les prélèvements post mortem ont confirmé la présence du méningocoque B. Le deuxième cas a été diagnostiqué le 5 février chez une jeune fille, âgée de 20 ans et petite amie du frère aîné de la première victime. Cette dernière hospitalisée dans un tableau de méningite purulente sévère ayant nécessité une prise en charge en réanimation, avait bénéficié d’une antibioprophylaxie à la suite du premier cas. Le 29 septembre 2011, une autre jeune fille âgée de 18 ans, petite amie du meilleur ami du frère de la première victime, est cette fois hospitalisée dans un tableau de sepsis sévère avec purpura fulminans nécessitant une réanimation (intubée et ventilée). Après chacun des 3 cas, les personnes contact ont bénéficié d’une antibioprophylaxie (29 personnes dans le premier cas, 25 dans le deuxième et 23 dans le troisième).
Un phénomène inhabituel.
Le 24 octobre, la Cellule d’aide à la décision méningocoque juge que le phénomène est « inhabituel se caractérisant par une sévérité accrue ». La mise en place de mesures complémentaires, notamment l’utilisation du MenBVac est envisagée. Les délais importants entre les cas (2 mois entre le cas index et le cas n° 2 et 7 mois entre les cas n °2 et n° 3) sont, selon elle, « en faveur de l’installation de ce clone au sein d’un groupe social et font craindre la survenue de nouveaux cas et la diffusion potentiellement plus large de cette souche ». Par ailleurs, la mise en œuvre répétée de traitements prophylactiques chez les sujets contacts « a probablement conduit à l’émergence d’une résistance de la souche à la rifampicine (un gène de résistance a été identifié chez le 3e cas) », expliquent les experts de la CAD.
Lors d’une deuxième réunion en novembre 2011, au cours de laquelle le Centre national de référence des méningocoques (CNR) confirme les résultats concluants des tests d’efficacité du vaccin MenBvac sur le clone responsable des 3 cas liés, la CAD décide d’interroger le HCSP. « Afin d’éviter la survenue de cas secondaires tardifs dans le réseau social identifié », le Haut Conseil, dans un avis du 13 décembre, « recommande la mise en œuvre le plus rapidement possible d’une vaccination par le MenBvac chez les personnes appartenant à ce réseau social dont sont issus les cas ».
La vaccination, organisée par l’hôpital de Fourmies, devrait se dérouler dans les jours qui viennent. Les 25 sujets éligibles constituant le réseau social (10 jeunes correspondant au noyau dur d’amis du frère du cas index et leurs petites amies, 5 personnes de l’entourage familial du cas index, 10 personnes appartenant à l’équipe de volley du frère du cas index) recevront le schéma vaccinal à 4 doses (3 doses de primovaccination suivies d’une dose de rappel). La recommandation vaccinale « s’appliquera également, le cas échéant, aux contacts de cas supplémentaires d’IIM B:14:P1,16 qui pourraient survenir dans les semaines ou mois » à venir dans la zone d’Avesne-sur-Helpe et ses environs ou chez les personnes liées socialement à au moins un des 3 cas. Cette vaccination autour des cas « devra être effectuée le plus rapidement possible dans un délai de 10 jours après le début de l’hospitalisation du nouveau cas index et parallèlement à l’antibioprophylaxie », souligne ler HCSP et ce, pour garantir une efficacité optimale de la vaccination.
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