« La France, patrie de Pasteur, est aujourd'hui championne du monde du scepticisme à l'égard de la vaccination. La situation est préoccupante », déplore Philippe Lamoureux, directeur général des Entreprises du médicament (LEEM).
La 6e vague de l'Observatoire sociétal du médicament réalisée par IPSOS le montre : Seul un Français sur 2 considère aujourd'hui que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques.
La situation s'est aggravée (- 2 points) par rapport à celle de l'enquête de l'année dernière où le LEEM soulignait déjà un « cas particulier de défiance… d’autant plus préoccupant qu’il touche toutes les catégories sociales et démographiques ». La confiance (69 %) enregistre d'ailleurs son niveau le plus bas depuis le lancement de l'Observatoire en 2012. Les perceptions varient en fonction de l'âge avec un niveau de défiance record chez les plus jeunes : seulement 43 % des 25-34 ans pensent que les vaccins sont plus bénéfiques que risqués contre 63 % chez les 55-59 ans.
Montée en puissance des lanceurs d'alerte
Le LEEM note toutefois que le niveau de confiance demeure très élevé à l'égard des médicaments (84 % des Français leur font confiance) même s'il enregistre une baisse dans toutes les catégories : médicaments sur ordonnance (88 %, - 5 points), remboursés (87 %, - 4 points), non remboursés (74 %, - 1 point), sans ordonnance (70 %, - 3 points). « Seule l'homéopathie progresse dans l'esprit des Français avec un niveau de confiance en hausse de 2 points à 73 % », indique l'enquête du LEEM.
Cette hausse est à mettre en parallèle avec la montée en puissance des lanceurs d'alerte en matière de source d'information concernant le médicament (69 %, un gain de 24 points) alors que le niveau de confiance accordé aux professionnels de santé est en baisse. Médecins traitants (93 %, - 2 points), spécialistes (92 %, - 4 points), infirmières (89 %, - 2 points), ces professionnels sont tout de même considérés comme les sources les plus fiables.
Récemment, une étude de la Société française de médecine générale (SFMG) montrait que si les médecins étaient dans leur grande majorité, favorables aux vaccins, environ un quart d'entre eux émettaient des doutes sur certains vaccins (pneumocoques, HPV) ou sur la présence d'adjuvants.
La SFMG réclamait des mesures pour restaurer la confiance. Les autorités de santé se sont saisies du problème en lançant une concertation citoyenne auprès du grand public et de professionnels de la santé. Une synthèse et des recommandations sont attendues avant la fin de l'année.
« Ce n'est que collectivement que les acteurs de santé – industriels, professionnels de santé, patients et pouvoirs publics – parviendront à restaurer la confiance des Français dans la vaccination », plaide pour sa part Philippe Lamoureux.
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