Il n’y aura probablement pas de consigne de vaccination anti-Covid pour les enfants de moins de 12 ans avant la fin d’année. C’est ce qu’a indiqué ce jour le ministère de la Santé au cours d’un point sur la campagne vaccinale.
Très contestée par une partie de la population, la possibilité de vacciner cette tranche d’âge est encore à l’étude. « A priori, on n’aura pas de résultats de ces études cliniques avant la toute fin de l’année 2021 et donc, une campagne de vaccination chez les très jeunes ne serait pas susceptible de commencer avant 2022 », précise le ministère indiquant toutefois que ce calendrier pouvait à tout moment évoluer « dans un sens ou dans un autre » en fonction de l’état d’avancement des travaux.
Des sorties de classe… en centre de vaccination
Une campagne de vaccination en milieu scolaire pour les plus de 12 ans est en revanche bien prévue à la rentrée dans les établissements où le taux de vaccination apparaît insuffisant.
Deux modalités d’intervention sont prévues : des équipes mobiles composées de pharmaciens, infirmiers, médecins issus des centres de vaccination, pourront intervenir directement dans les établissements ou bien des sorties scolaires seront organisées vers ces centres. « Ce sera comme une sortie de classe », précise le ministère qui indique que « s’agissant des mineurs de moins de 16 ans, la vaccination sera soumise au recueil du consentement parental en amont par les services de l’Éducation nationale ».
Des précisions sur la 3e dose le 23 août
Interrogé sur la généralisation d’une troisième dose à l’ensemble de la population, le ministère a précisé qu’il attendait les conclusions de la HAS sur le sujet. À ce stade, seulement 5 millions de personnes seront potentiellement concernées à partir du 15 septembre par une dose de rappel, comme annoncé par le président de la République : résidents des EHPAD et des USLD (unités de soins longue durée), personnes de plus de 80 ans à domicile, patients immunodéprimés et ceux à très haut risque de formes graves (800 000 personnes concernées).
La Haute Autorité de santé doit a priori se prononcer le 23 août sur une éventuelle extension d’une dose de rappel à d’autres groupes de la population. Dans un communiqué publié ce mardi, l’Académie nationale de médecine a toutefois appelé à la prudence. « Peu de données sont aujourd'hui disponibles pour démontrer la nécessité de généraliser un rappel vaccinal après les 2 premières doses de vaccin », écrit l’Académie pour laquelle la priorité reste aujourd’hui « la complétude de l'immunité collective ».
Immunité collective : le grand flou
La possibilité d’atteindre une immunité collective contre le SARS-CoV-2 est toutefois loin de faire l'unanimité. Sur ce point, le ministère de la Santé reste prudent. « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour dire à combien s’élève le taux de vaccination qui nous garantirait une immunité collective dans un contexte de variant Delta, avec des connaissances sur ce variant qui évoluent en permanence », a indiqué le ministère ministère de la Santé.
Même prudence à l’égard des conclusions d’une étude préliminaire, relayée récemment par « Le Monde », qui suggère que l'efficacité du vaccin Moderna contre une infection au variant Delta serait supérieure à celle du produit de Pfizer. « Il s’agit d’un preprint, d’une étude unique sur ce sujet-là et dont le contenu ne fait pas à ce jour l’objet d’un consensus scientifique », répond la rue de Ségur. Il est donc trop tôt pour éventuellement adapter la stratégie vaccinale au profit du vaccin Moderna.
Encore 3,5 millions de doses pour atteindre l'objectif des 50 millions de primo-vaccinés avant fin août
À ce jour, le gouvernement reste par ailleurs confiant sur la possibilité d’atteindre l’objectif fixé des 50 millions de primo-vaccinés à la fin du mois d’août, soit 86 % de la population de plus de douze ans. Il faudra pour cela réaliser 3,5 millions d'injections au cours des deux prochaines semaines, alors que le rythme est retombé à 1,5 million de première dose au cours de la semaine dernière (contre 2,1 millions auparavant).
« On a un taux de couverture vaccinale en primo-vaccination qui est désormais supérieur à celui de plusieurs grands pays industrialisés, notamment l’Italie et Israël que nous avons dépassés en fin de semaine dernière », se félicite le ministère de la Santé qui s’attend à un rebond la semaine prochaine.
« On peut imaginer que le moment de la rentrée puisse entraîner un certain nombre de Français à sauter le pas », pronostique le ministère. L’enjeu aujourd’hui est notamment d’amener les plus de 12 ans à se faire vacciner. Seulement 52 % d’entre eux l’étaient au décompte effectué la semaine dernière.
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