« Les pouvoirs publics sont responsables de la crise de confiance envers la vaccination. » Ainsi la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) entre-t-elle de front dans la concertation nationale en cours sur la vaccination. Celle-ci, lancée par Marisol Touraine, doit être clôturée fin 2016. Y seront présentés les avis d'un jury de citoyens, d'un jury de professionnels de santé, la synthèse des contributions en ligne (via le site : contrib.concertation-vaccination.fr) et les pistes de réflexion du comité d’orientation, dirigé par le Pr Alain Fisher. L'enjeu étant de contrecarrer le fort courant anti-vaccination en France. Un mouvement « surtout nourri par les attitudes irresponsables des pouvoirs publics », estime la CSMF qui rappelle, dans un communiqué ce vendredi 30 septembre, « leurs messages contradictoires sur les vaccins contre l’hépatite virale B et surtout de l’organisation catastrophique de la vaccination antigrippe H1N1 en 2009-2010 ».
Fluctuation du calendrier vaccinal et manque d'information sur les patients
Le syndicat souligne en outre les difficultés qui se posent aux médecins du fait du manque d’information sur l’historique vaccinal des patients et les modifications annuelles apportées au calendrier vaccinal. Un discours qui rejoint sur le fond, celui de la Société française de médecine générale (SFMG), qui publiait jeudi 29 septembre une étude pointant la position inconfortable des médecins généralistes face à la réticence des patients envers la vaccination.
La CSMF demande aux pouvoirs publics de « prendre leurs responsabilités, sans changer d’avis tous les six mois », et « d’avoir une position claire et ferme sur la vaccination ». C’est de cette manière que pourra être rétablie la confiance des Français dans les vaccins, estime le syndicat.
Les infirmières libérales absentes de la concertation
De leur côté, les infirmières libérales affichent leur sentiment d'exclusion dans le cadre de cette concertation nationale. Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) relève, dans un communiqué, que le comité d’orientation de cette conférence citoyenne et le jury citoyen mis en place, ne comportent « aucune infirmière », et que « le jury de professionnels de santé ne compte que des infirmières hospitalières ou scolaires ». S’indignant de « cette absence récurrente des infirmières libérales dans le débat sur la vaccination », le SNIIL appelle donc les 116 800 professionnelles de France à s’exprimer elles-mêmes sur le sujet au sein, via Internet, au sein de l’espace participatif disponible jusqu'au 13 octobre.
Le syndicat rappelle, du reste, que « le Haut Conseil de la Santé publique a reconnu lui-même dans son rapport sur la vaccination des personnes âgées de mars 2016 que l’impact de l’infirmière à domicile est élevé (et plus que celui du médecin traitant) et permet d’effectuer la vaccination ». Le SNIIL demande, du reste, « l’élargissement du droit infirmier à vacciner avec information du médecin traitant », alors qu'elles ne sont actuellement habilitées à le faire que pour la vaccination anti-grippale sur les personnes de plus de 65 ans et/ou souffrant de certaines pathologies graves.
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