La prévention contre les différents types de papillomavirus humains (HPV), notamment à haut risque oncogène, doit passer par la vaccination des filles et des garçons. Durant leur vie sexuelle, 90 % des adultes sont exposés à l’HPV au moins une fois. En France, on estime à plus de 6 300 le nombre de cancers dus aux HPV chaque année. Près d’un tiers de ces cancers touche les hommes : oropharynx, cancers de l’anus, cavité orale, larynx et pénis.
Entre l’infection et le développement potentiel d’un cancer muqueux lié aux HPV, le chemin est long (entre 10 et 20 ans). « Mais, en général, les lésions précancéreuses se développent cinq à dix ans après l’infection. Il est essentiel de les dépister le plus tôt possible », indique la Dr Hélène Péré, virologue à l’hôpital européen Georges Pompidou (Paris). Or, à ce jour seul le cancer du col de l’utérus bénéficie d’un dépistage en routine.
« Beaucoup d’idées reçues persistent sur le vaccin anti-HPV, souligne le Pr Philippe Descamps, gynécologue-obstétricien au CHU d’Angers. Le manque de recul est souvent évoqué. Or, à ce jour, nous bénéficions d’un recul de 15 ans et 400 millions de doses en ont été distribuées. De très nombreuses études démontrent son efficacité sur la prévalence des condylomes, des lésions précancéreuses et des cancers invasifs. La tolérance est excellente, sans augmentation des maladies auto-immunes ».
Protéger l'ensemble de la population
À terme, l’objectif de la vaccination est l’élimination des cancers liés aux HPV. « En Australie par exemple, où le taux de couverture vaccinale est de 80 %, le virus HPV a quasiment disparu dans certaines tranches d’âge. Et cela, neuf ans seulement après l’introduction du vaccin. Des simulations suggèrent également que d’ici à 20 ans, il n’y aura plus de cancer du col de l’utérus en Australie », note le Pr Descamps.
Depuis janvier, la Haute Autorité de santé en recommande l’élargissement par la vaccination nonavalente à tous les garçons de 11 à 14 ans révolus, selon un schéma à deux doses, comme pour les filles. Un rattrapage est possible pour tous les adolescents et jeunes adultes de 15 à 19 ans révolus, selon un schéma à trois doses. Par ailleurs, le maintien d’une recommandation vaccinale spécifique est conseillé, par la vaccination nonavalente, pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans révolus, selon un schéma à trois doses.
L’élargissement du vaccin aux garçons permettrait aussi, sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, de freiner la transmission du HPV au sein de la population générale. Et de mieux protéger les filles, les femmes non vaccinées, les garçons et les hommes quelle que soit leur orientation sexuelle.
D’après une conférence de presse du laboratoire MSD
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