Chaque année, plus de 1,5 million de Français s’initient aux gestes qui sauvent ou bénéficient d’un recyclage de leurs connaissances. Si les Français ont globalement saisi l’importance de prévenir les premiers secours, une majorité se retrouve souvent, dans les faits, démunie et n’ose pas agir en cas d’urgence, constate le Centre d’analyse stratégique qui suggère six propositions pour rendre les politiques publiques « plus efficaces et effectives ». Dans une nouvelle note dévoilée mardi, le CAS recommande d’ « envisager la création d’un crédit d’impôt pour toute personne se formant, sur son temps personnel, aux gestes de premiers secours » auprès d’une structure associative. « Le coût de ses apprentissages – entre 50 et 60 euros en moyenne – pouvant constituer une barrière », considère Vincent Chriqui, directeur général du CAS. En outre, « bien que la loi impose la formation de tous les jeunes collégiens à l’issue de la troisième, seuls 20 % d’entre eux reçoivent aujourd’hui une formation aux gestes de premiers secours », constate Vincent Chriqui.
Dans les maternités
Dans ce contexte, le CAS appelle à « former l’ensemble des personnels éducatifs aux gestes d’urgence » puis de leur proposer une formation afin de devenir moniteur de premiers secours. L’idée n’est pas nouvelle, mais faute de structure adéquate, elle ne s’est encore guère concrétisée au sein du corps enseignant. Ce type de mesure pourrait ainsi être envisagé dans le cadre des nouvelles structures qui vont remplacer les IUFM, précise-t-on au sein du CAS qui évoque également la piste d’une formation à destination des jeunes parents dans les maternités « alliant conseils préventifs et gestes de premiers secours ».
Le CAS suggère par ailleurs de « rénover les modes d’information » sur les gestes de premiers secours « en diffusant des messages plus courts, plus ciblés, ayant vocation à en faciliter l’assimilation ». Il conviendrait également « d’utiliser des lieux et moments où les gens sont disponibles, comme les aéroports ou les gares pour proposer des initiations très courtes, comme l’apprentissage à l’usage du défibrillateur », souligne Vincent Chriqui.
Défibrillateurs et numéro d’urgence unique
Sur les 60 000 à 100 000 défibrillateurs automatisés externes (DAE), les trois quarts ne sont à ce jour pas recensés. « Pour les défibrillateurs, il existe déjà des bases de données publiques mais elles sont encore très partielles », indique Vincent Chriqui. « Afin d’y remédier, il conviendrait de mettre en ligne un court formulaire de déclaration d’équipement d’un DAE (destiné tant aux particuliers qu’aux entreprises ou aux collectivités locales », évoque le CAS. Les informations ainsi recueillie pourraient être rassemblées dans la base de données du ministère de la Santé, ce qui permettrait aux services téléphoniques d’urgence et aux citoyens de mieux localiser l’appareil le plus proche d’un lieux d’accident.
Enfin, le Centre d’analyse stratégique recommande « d’engager le processus de remplacement des lignes d’urgence (15 et 18) par le numéro européen (le 112) » dans un souci de visibilité par le grand public. « Des numéros fragmentés sont plus durs à mémoriser, ensuite l’usager ne connaît pas nécessairement les critères distinguant le recours à tel ou tel numéro et en tout état de cause, les services qui se déplacent sur le terrain dépendent notamment des délais pour parvenir à la zone d’intervention », résume Vincent Chriqui. Déjà envisagée en 2006, à la suite d’un rapport IGA/IGAS, une telle fusion avait finalement été abandonnée du fait de l’existence de fortes tensions entre les acteurs du secours.
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