Viande contaminée : du bœuf atteint par la tuberculose importé en France

Publié le 08/07/2013
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Près de 28 000 bêtes testées positivement à la turberculose en provenance du Royaume-Uni sont revendues en toute légalité en France, aux Pays-Bas et en Belgique chaque année. C’est ce que révèle le « Sunday Times » dans sa dernière édition. Une agence vétérinaire publique, reliée au Département anglais de l’environnement, de l’alimentation et de l’agriculture (DEFRA) vend ces bêtes, en toute connaissance de cause, à un abattoir du Sommerset, filiale du grossiste irlandais ABP UK. Les carcasses, destinées à la consommation, sont ensuite exportées sans étiquetage particulier. Le DEFRA gagne près de 10 millions de livres par an grâce à l’exportation de ces bêtes contaminées. « L’exportation de cette viande est légale car le risque de contamination à l’être humain est très faible », affirme-t-il.

En France, cette viande serait écoulée dans les cantines ou les restaurants militaires et hospitaliers sous la forme de tartes et de friands. Elle est aussi utilisée pour la nourriture destinée aux animaux. De grandes enseignes commes les supermarchés Tesco, Sainsbury’s ainsi que les chaînes Mc Donald’s et Burger King ont cependant refusé d’utiliser cette viande à cause des risques éventuels pour les consommateurs.

La tuberculose bovine, qui a augmenté fortement ces 25 dernières années, est la maladie qui touche le plus le bétail anglais. Le gouvernement anglais a mis en place en 2011 un programme d’éradication de la tuberculose bovine consistant en un contrôle rigoureux basé sur la vaccination ou l’abattement des animaux contaminés. « Si plus d’un organe est touché par la maladie, la viande n’est pas revendue », explique l’Agence de sécurité alimentaire (FSA). Cependant, si un seul organe est touché, il est jeté mais le reste de la carcasse est considéré comme sain et mis sur le marché.

Un risque faible de transmission mais non nul

Moins de 1 % des cas de tuberculose bovine ont été transmis à l’homme. Actuellement, les élevages français ne sont pas contaminés par la tuberculose mais le développement de la maladie peut prendre plusieurs années. Le lait peut également être porteur de la bactérie. Le DEFRA a précisé que l’évolution du mode de vie actuel était une précaution supplémentaire puisque les viandes sont généralement cuites et le lait vendu est pasteurisé. Cependant, le risque n’étant pas nul, plusieurs inquiétudes subsistent. « Le principe de précaution devrait s’appliquer lorsqu’il s’agit d’alimentation et de santé », a déclaré Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne.

VIRGINIE MONTMARTIN

Source : lequotidiendumedecin.fr