La Haute Autorité de santé (HAS) avait déjà émis des recommandations en 2009, mais exclusivement centrées sur le patient chuteur de plus de 80 ans. L’Académie a donc souhaité émettre de nouvelles recommandations selon qu’elles s’adressent à un patient ayant déjà chuté ou à un sujet n’ayant pas chuté, mais « entrant dans la deuxième moitié de son existence ». Une définition particulièrement large en l’occurrence, puisque les académiciens estiment que c’est « à partir de 45 ans, âge du début de la presbytie que tout patient mais aussi tout médecin doit penser au risque de chutes ». Les recommandations ont été écrites par le groupe de travail formé par les professeurs Jean Dubousset, Bernard Lechevalier, Patrice Tran Ba Huy et Régis Gonthier de la commission XIII sur le handicap.
Promouvoir l’auto-examen
Chez ces patients qui ne sont pas encore tombés, il est recommandé de faire procéder à un examen de la vision par un ophtalmologiste ainsi qu’une autoévaluation de l’équilibre. Ce test se base sur des manœuvres simples : appui monopodal alternativement droit puis gauche pendant 5 secondes les yeux ouverts, puis marche de 4 mètres en 4 secondes ou moins. En cas d’anomalie, il est recommandé d’envoyer le patient chez un médecin spécialisé en ORL, médecine physique, chirurgie orthopédique ou neurologie.
Les autres recommandations en matière de prévention des chutes concernent la pratique régulière et disciplinée d’une activité physique, le maintien d’une activité intellectuelle, ludique, artistique ou professionnelle le plus longtemps possible, ainsi qu’un apport nutritionnel quotidien correct en protéines, calcium et vitamine D. Enfin, l’Académie recommande la limitation de l’usage répétitif de médicaments psycholeptiques, anxiolytiques et hypnotiques aux seuls médicaments indispensables, et en choisissant des substances à actions courtes.
Un tiers des plus de 65 ans chutent une fois par an
Si le patient consulte après une première chute, le médecin doit procéder à un examen approfondi des fonctions sensorielles et sensitives (vision, audition, équilibre, proprioception). La santé cardiovasculaire, un bilan de l’état nutritionnel et endocrinien ainsi que la recherche d’addiction et de prise excessive de médicaments. Le médecin doit aussi s’efforcer de conseiller au patient de corriger les facteurs extrinsèques comme l’aménagement de son logement.
« Un tiers de la population de plus de 65 ans, et la moitié de celle de plus de 80 ans, chute au moins une fois par an », rappellent les académiciens. Ces chutes sont à l’origine de 90 % des fractures observées à ces âges. En outre, la mortalité à deux ans après un tel événement est estimée entre 20 et 30 %.
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