Wi-Fi, 4G, tablettes : l’ANSES alerte sur les expositions cumulées aux radiofréquences

Publié le 15/10/2013
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Crédit photo : AFP

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a dévoilé mardi la mise à jour de son expertise de 2009 sur les radiofréquences (lire cette étude au format PDF).

En s’appuyant sur l’analyse de 308 articles originaux publiés entre avril 2009 et décembre 2012, l’agence conclut que son actualisation des connaissances « ne met pas en évidence d’effet sanitaire avéré et ne conduit pas à proposer de nouvelles valeurs limites d’exposition de la population ». Ainsi, « l’expertise pointe, avec un niveau de preuve qualifié de limité chez l’animal et d’insuffisant chez l’homme, des effets potentiels sur le sommeil, la fertilité mâle ou encore les performances cognitives », résume Marc Mortureux, directeur général de l’ANSES.

Une possible augmentation du risque de tumeurs cérébrales

Néanmoins, « certaines publications évoquent une possible augmentation du risque de développement de tumeurs cérébrales pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables sur le long terme », souligne-t-il. Un résultat « en cohérence » avec le classement des radiofréquences comme « possiblement cancérogènes pour l’homme » décidé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2011, fait remarquer Marc Mortureux.

Dans ce contexte, l’ANSES réitère ses messages de prévention à savoir, « réduire l’exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone mobile », privilégier l’usage des kits main-libre et des téléphones affichant les débits d’absorption spécifiques (DAS) les plus faibles. L’agence recommande également de « poursuivre l’amélioration de la caractérisation de l’exposition du public dans les environnements extérieurs et intérieurs par la mise en œuvre de campagnes de mesures ».

L’essor des technologies sans fil avec notamment la démocratisation des tablettes numériques, l’explosion des Smartphones, la généralisation des box Internet Wi-Fi, le développement de la 3G et désormais l’arrivée de la 4G sont autant de facteurs « susceptibles d’augmenter l’exposition de la population générale », considère l’ANSES.

DAS pour tous

Pour mieux informer le public sur les diverses sources de radiofréquences envahissant le quotidien, l’agence demande que « les dispositifs émetteurs de champs électromagnétiques destinés à être utilisés près du corps » (comme les téléphones fixes sans fil, les tablettes tactiles et tous les autres appareils « connectés » en bluetooth, Wi-Fi ou 3/4G) « fassent l’objet de l’affichage du niveau d’exposition maximal engendré comme cela est déjà le cas pour les téléphones portables », avec le DAS. Enfin, concernant les antennes relais, « avant le déploiement de nouvelles infrastructures comme actuellement avec la 4G, nous demandons que puissent être réalisées des simulations des expositions à venir dans les zones concernées, afin de limiter l’apparition des points atypiques d’exposition », glisse Marc Mortureux. L’ANSES, qui a mis en place en 2011 un groupe d’expertise pérenne sur la thématique « radiofréquences et santé », poursuivra ses travaux avec la publication l’année prochaine de deux rapports et avis complémentaires consacrés d’une part à l’électrohypersensibilité et, d’autre part, à l’exposition des enfants.

SAMUEL SPADONE

Source : lequotidiendumedecin.fr