Zéro information, lourdeur administrative... un généraliste charentais très sévère sur la campagne de vaccination

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Publié le 08/01/2021

Crédit photo : Phanie

« Nous les médecins généralistes de campagne, c’est simple, nous avons zéro information. » Installé à Ars (Charente), le Dr Arnaud Lhoste est très remonté contre l’organisation de la campagne de vaccination anti-Covid démarrée le 27 décembre dernier en France. Il s’en est confié dans l’édition du 6 janvier de « Sud Ouest ».

« J’ai appris mardi, sur France Inter, que les médecins allaient être sollicités dès janvier dans le cadre de la vaccination. Moi, je veux bien mais faudrait un peu qu’on le sache en amont, s’agace le généraliste. J’ai des rendez-vous pris jusqu’en avril. On fait comment ? ».

Le Dr Lhoste pointe plus particulièrement l’« inefficacité » de l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, visiblement prise de court et qu’il a contactée pour savoir dans quelles conditions il allait pouvoir se faire vacciner, en tant que soignant de plus de 50 ans (voir la liste des centres de vaccination réservés aux professionnels de santé). « J’appelle lundi l’ARS, ils me disent clairement qu’ils ne savent pas », raconte le Charentais à « Sud Ouest », alors que la campagne de vaccination des professionnels devait démarrer ce même jour.  

Montée de la défiance

Le Dr Lhoste dénonce également la lourdeur administrative qui pèse sur les médecins de terrain, pas forcément épaulés par des assistants. Entre les questionnaires à remplir, les explications à fournir au patient, le consentement à obtenir, les renseignements à collecter, les papiers à remplir… « Alors que j’aurais pu vacciner 50 personnes par jour, je ne vais pouvoir en vacciner que 15 », estime-t-il.

Selon lui, ce démarrage poussif de la campagne de vaccination susciterait la défiance chez certains de ses patients, qui l’interrogent pour « savoir s’il n’y a pas un problème avec le vaccin étant donné que c’est si long ».


Source : lequotidiendumedecin.fr