C’EST UN PAVÉ rouge de 560 pages que coéditent les Éditions de la Santé et les Presses de Sciences Po. L’ouvrage, réalisé sous la direction de Pierre-Louis Bras, IGAS et ancien directeur de la Sécurité sociale, Gérard de Pouvourville, professeur à l’ESSEC, et Didier Tabuteau, conseiller d’État et responsable de la chaire Santé de Sciences Po, s’appelle « Traité d’économie et de gestion de la santé ». Tout est dit.
Car cette somme, qui se veut « outil de référence », a tout bonnement pour ambition de « rassembler l’ensemble des connaissances de base nécessaires à la compréhension des débats économiques sur la santé, à l’appréhension des politiques de régulation des dépenses de santé, et à la gestion et au pilotage des principales institutions (du secteur) ». Le pari est plutôt réussi.
Pour chaque question abordée – et il y en a 59 en tout, du « panier de soins » à la « décentralisation », en passant par « le coût du risque sanitaire » –, le traité présente des données concrètes, fait le tour des théories par le prisme desquelles elles peuvent être interprétées, explique les débats qu’elles suscitent. Des spécialistes reconnus nourrissent chacun de ces 59 chapitres. Ainsi, Pierre-Jean Lancry développe-t-il celui consacré à « l’assurance-maladie en France », Gilles Johanet décortique-t-il « l’échec de la régulation des dépenses (de santé) » quand Christian Saout se penche sur « le rôle économique des usagers et de leurs associations ». Édouard Couty s’intéresse aux « restructurations dans le secteur hospitalier », Philippe Lamoureux à l’« économie de la prévention ». Michel Gagneux étudie les liens entre « systèmes d’information et efficience du système de santé », Victor G. Rodwin analyse « la révolution tranquille du managed care aux États-Unis »...
Et c’est Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, qui préface le tout en saluant un travail « incomparable » dont il considère qu’il peut alimenter la réflexion sur l’efficience du système de santé. « Parce que la santé n’est pas un bien comme les autres et que la production de services de santé n’est pas réductible à celle d’autres services et biens de consommation, l’analyse ne peut pas être uniquement économique, explique Philippe Séguin. (...) Pour autant, cela ne justifie pas que les dépenses actuelles soient financées à crédit aux dépens des générations futures. (...) Il n’est donc pas du tout illégitime de se préoccuper de la performance du système. »
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