300 millions d’euros d’économies possibles sur les prescriptions hospitalières délivrées en ville

Publié le 03/12/2015

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Il serait possible d’économiser près de 300 millions d’euros par an sur les prescriptions hospitalières délivrées en ville en maîtrisant mieux ces ordonnances, et en incitant à prescrire dans le répertoire des génériques, à un niveau équivalent à celui des médecins libéraux. C’est ce que démontre une étude d’IMS Health réalisée sur l’année 2014.

Selon ce travail, les prescriptions hospitalières, réalisées lors de sortie de malades ou de consultations externes, représentent 10 % des actes de délivrance en ville et sont en augmentation. En valeur, elles coûtent 6,4 milliards d’euros par an et correspondent à 28 % du montant des médicaments dépensés en ville en prix fabricant.

De plus, la prise en charge des patients, même pour des pathologies sans gravité, glisse progressivement vers le secteur hospitalier. Cette tendance peut s’expliquer par des délais de rendez-vous chez les médecins spécialistes qui s’allongent, la quasi-gratuité des consultations par rapport au secteur libéral, un recours aux urgences de plus en plus fréquent pour des soins légers etc. L’IMS observe par ailleurs que les prescriptions médicamenteuses sont souvent des classes de médecine générale comme les analgésiques, les antidépresseurs ou les antiseptiques.

Les produits de marque préférés aux génériques

Pour expliquer l’évolution à la hausse du coût des prescriptions hospitalières délivrées en ville, l’étude met en avant un autre facteur : le moindre recours aux produits génériques par les praticiens hospitaliers que les médecins libéraux, leur préférant des produits de marque.

L’étude a estimé, classe thérapeutique par classe thérapeutique, l’impact d’un alignement des pratiques hospitalières sur les prescriptions libérales, quand elles recourent davantage au répertoire. Cela a permis de chiffrer à 294 millions d’euros annuels l’économie potentielle en se basant sur l’ensemble des prescriptions hospitalières délivrées par les officines de ville en 2014.

Près de 90 % de ces économies pourraient être réalisées avec cinq classes thérapeutiques : les immunosuppresseurs, les antihormones et apparentés, les antiviraux hépatiques, les antipsychotiques, les antirétroviraux du VIH.

L’IMS considère que ces économies sur les prescriptions hospitalières délivrées en ville peuvent être réalisées « sans dégrader la qualité de la prise en charge des patients ».

Marie Foult

Source : lequotidiendumedecin.fr