400 généralistes tentés par l'exercice mixte pourraient rejoindre les hôpitaux de proximité dès 2019

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Publié le 19/01/2019
Exercice mixte

Exercice mixte
Crédit photo : GARO/PHANIE

Pour retrouver une offre de médecine générale dans les territoires qui en sont dépourvus, le gouvernement mise sur le recrutement de 400 omnipraticiens dans les hôpitaux de proximité. Les premiers devraient intégrer ces structures à partir de la fin du premier trimestre 2019, a indiqué la Direction générale de l'offre de soins (DGOS-ministère) lors d'un point d'étape sur la future loi santé ce jeudi. Il s'agit là d'une des mesures du plan Ma santé 2022 annoncé par Emmanuel Macron à la rentrée.

Ce dispositif n'ayant pas besoin de support législatif pour être mis en place, une instruction sera simplement adressée par la DGOS aux Agences régionales de santé (ARS) courant février. Le ministère travaillerait sur deux possibilités de mode d'exercice pour ces généralistes. Le premier vise à favoriser le développement de l'exercice mixte, partagé entre un hôpital de proximité et une structure ambulatoire en zone sous-dense (cabinet libéral, maison de santé, centre de santé…). Ces dernières devront ainsi s'engager dans un projet médical partagé avec l'établissement.

Vrai statut mixte

La DGOS précise toutefois qu'il s'agirait « d'un vrai statut mixte avec un mi-temps effectué en ambulatoire, soit en libéral avec un praticien qui tarifie ses actes, soit dans un centre de santé. Et en aucun cas d'un statut hospitalier avec des consultations avancées en ambulatoire ». Le gouvernement mise sur ce mode d'exerice partagé pour permettre aux jeunes médecins fraîchement diplômés « de découvrir différents modes d'exercice et préparer leur projet professionnel ».

La deuxième option étudiée par le ministère est celle de généralistes 100 % salariés de ces hôpitaux. Cette solution sera réservée « à des zones très critiques en termes de démographie et définies par les ARS, là où il n'y a plus de solutions libérales » ont précisé les services du ministère. Le gouvernement mise sur « au moins » 400 postes mais ne s'est pas fixé de limites si les candidatures dépassent les attentes. 

Libéraux vigilants

Le recrutement de ces généralistes inquiète les représentants de médecins. Lors de ses vœux à la presse, le Dr Margot Bayart, vice-présidente de MG France a fait preuve de réserves sur cette mesure. « La question qui se pose, c'est comment va-t-on, dans un contexte de crise démographique, réussir à recruter encore d'autres médecins dans ces zones où personne ne veut s'installer ? On ne peut pas les inventer », s'interroge la généraliste. Elle y voit également une menace sur les installations en libéral. « La crainte est de ne plus voir les jeunes médecins s'installer en ville et aller abonder l'hôpital », ajoute-t-elle. 

Si les services du ministère ont assuré que les généralistes recrutés dans les hôpitaux de proximité auront des missions "classiques" de médecine générale, MG France s'inquiète des futures fiches de poste. D'autant plus que les syndicats de médecins libéraux n'ont pas été concertés au sujet de ces 400 postes. La vice-présidente Margot Bayart prévient : « Faire de la médecine générale à l'hôpital ne doit pas vouloir dire prendre en charge tous les petits bobos que les autres services n'ont pas réussi à caser »

La mission du ministère est désormais de recruter ces quelque 400 généralistes dans les zones en tension démographique. Ces nouveaux postes en exercice mixte répondront-ils aux attentes des jeunes médecins ? Réponse courant 2019. 


Source : lequotidiendumedecin.fr