Voici la lettre que nous a adressée Alexandre Dumas fils en réponse à diverses questions que nous avions posées à l’éminent romancier. Elle ne fait que confirmer le scepticisme bien connu de Dumas à l’égard de la médecine et, il faut bien le dire aussi, des médecins.
« Je n’ai fait aucune étude médicale suivie. J’ai lu beaucoup de livres de médecine, de physiologie et de biologie. Le dictionnaire de Robin et de Littré, le livre de Broca avec préface de Pozzi, la clinique de Charcot, l’anthropologie de Bossu, mais tout cela bien décousu et bien incohérent.
Seulement, j’ai toujours eu le goût de ces études et une certaine faculté d’observation qui me faisait percevoir et deviner, à l’aide des quelques renseignements techniques que j’avais retenus, certains états et certains faits.
Mon ami Demarquay me faisait assister aussi quelquefois à des opérations dont je supportais la vue avec ce courage qu’on a toujours, selon La Rochefoucauld, en face de la douleur des autres. J’ai passé ma vie dans le malaise des gens qui font trop travailler leur tête et je n’ai jamais été alité quarante-huit heures de ma vie. Aucun des médicaments qu’on m’a ordonnés pour ces fatigues mentales ne m’a jamais réussi.
Il en résulte que je ne crois pas beaucoup à la médecine, ce qui me permet d’aimer beaucoup à causer avec les médecins, n’ayant plus rien à redouter d’eux. C’est surtout ainsi que j’ai appris le peu que je sais en physiologie. Voilà tout ce que je puis dire. »
Alexandre Dumas fils
(« La Chronique médicale », 1895)
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