Après Ebola, le système de santé guinéen se structure

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Publié le 16/01/2017
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En 2014 et 2015, l’Afrique de l’Ouest a été touchée par l’épidémie du virus Ebola. Celle-ci a révélé les fragilités des systèmes de santé des États concernés, et, notamment, celui de Guinée, pays en première ligne durant la crise.

Depuis, avec l’appui de la communauté internationale, la Guinée est parvenue à endiguer l’épidémie, et son gouvernement a décidé de tirer les leçons de ce drame pour reconstruire – ou construire ? – un système de santé qui puisse permettre de « faire face » si ce type d’épidémie devait se reproduire. À l’occasion des « Rendez-vous de l’Expertise » organisés par Expertise France deux personnalités de la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Guinée ont fait le point. Le Dr Sakoba Keita, médecin spécialisé en santé publique et en épidémiologie, ancien coordinateur national de la lutte contre Ebola et président de la nouvelle Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS)et le Dr Mbalou Diakhaby, conseillère chargée de mission et de coopération technique au ministère de la Santé guinéen.

La création en 2016 de l’ANSS, aujourd’hui présidée par le Dr Sakoba Keita, figure parmi les actions mises en place dans le pays pour structurer le système de santé, améliorer la surveillance à l’échelle communautaire, faciliter la remontée des alertes ou encore pour renforcer les capacités des acteurs. « Les missions de l’ANSS sont directement liées aux enseignements que nous avons tirés de l’épidémie d’Ebola, complète le Dr Sakoba Keita. Et notre objectif est celui-ci : une réponse plus rapide, plus efficace, en cas de nouvelle épidémie. » L’après-Ebola en Guinée s’est donc traduit par la création de cette agence spécialisée, mais pas seulement. « L’épidémie d’Ebola nous a fait prendre conscience de la nécessité de reconstruire notre système de santé dans sa globalité », témoigne le Dr Mbalou Diakhaby, conseillère du ministre de la Santé guinéen. Une feuille de route a donc été rédigée, fixant 5 priorités : organisation des urgences hospitalières, renforcement des liens avec la santé communautaire, promotion de la santé de la mère et de l’enfant, mise à disposition de produits de qualité et travail sur le leadership et la gouvernance. Autant d’objectifs qui seront poursuivis par le gouvernement de Guinée dans les prochains mois… Avec, dans le cadre de la coopération internationale, le soutien de plusieurs experts et médecins.

*Expertise France est l’agence publique de la coopération technique internationale française. Elle intervient autour de quatre axes prioritaires : gouvernance démocratique, économique et financière ; sécurité et stabilité des pays en situation de crise/post-crise ; développement durable ; renforcement des systèmes de santé, protection sociale et emploi. Site Internet : www.expertisefrance.fr/

Anne-Lucie Acar

Source : Le Quotidien du médecin: 9547