Perte de valeurs, manque de financement, etc, sont les maux récurrents dans le secteur public de la santé. Le constat est accablant. Pour autant, face à une véritable situation de pénurie dans certaines professions, qu’elles soient médicales ou paramédicales, comment (re)donner envie aux professionnels de faire le choix de l’hôpital public ? Lors d'une table ronde le 18 mai à SantExpo « Réussir le pari de l'attractivité de l'hôpital », le Dr Thierry Godeau, président de la Conférence nationale des CME de centres hospitaliers, souligne le manque de temps pour évoquer les problèmes rencontrés par les professionels de santé au quotidien. Sans compter le fait que les équipes entre elles se connaissent mal. Et de plaider : « La convergence médico-soignante est un vrai sujet. »
Réenchanter les métiers
Perrine Cainne, administratrice, MNH Prevoyance, directrice de l'organisation (pôle ressources humaines), CHU Bordeaux, s'interroge : « Comment réenchanter les métiers sans vendre du rêve ? » Selon l'experte, un changement de culture managériale est nécessaire : « Il faut aller vers des organisations innovantes qui intègrent des personnels qui puissent proposer des organisations apprenantes. » Concrètement, quelles actions ont été menées au Chu de Bordeaux en ce sens ? Des préparateurs en pharmacie sont présents dans les services et participent à la décision d'administration du médicament. Autre initiative, des Sapi (Soignants d'accueil de parcours et d'intendance) ont pour mission de relayer la problématique des patients auprès des autres soignants.
Reconnaissance
Ludivine Videloup, présidente de l'ANFIPA (Association, nationale, francaise, infirmier, infirmiere, pratique avancee) pour sa part souhaite remettre de la démocratie via des réunions véritablement multidisciplinaires associant des secrétaires, des soignants et des médecins. Elle prône une reconnaissance à la fois salariale et en terme de qualité des soins et en formation. Ainsi, les infirmières qui ont l'ambition de faire de la recherche ne disposent pas de temps dédié durant leur temps de travail. Combien d'entre elles qui ont passé des DU plaies et cicatrisations mettent en oeuvre leur diplôme sur le terrain ? Bref, il faut répondre aux attentes des soignants en matière d'évolution professionnelle pour qu'ils aient envie de continuer d'exercer.
Patient traceur
Thierry Godeau met en avant l'impérieuse obligation de mettre sur la table l'évaluation objective de la charge de travail pour avancer et de prendre en compte les réorganisations de manière holistique et inter-services. Le patient traceur permettrait de redonner du sens dans un travail d'équipe. Quant à Médéric Monestier, directeur général de la MNH, il met en avant le remboursement aux adhérents des consultations psychologiques (20 000 en 4 mois), la création de crèches hospitalières et les formations que les soignants ont encore du mal à intégrer.
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