Au Danemark, 10 fois moins d’amputations liées au diabète

Publié le 24/11/2015
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Crédit photo : PHANIE

Les amputations liées au diabète ont diminué significativement au Danemark depuis 10 ans, selon les résultats d’une étude menée à l’Hôpital Universitaire d’Odense, et publiés ce dimanche dans la revue européenne « Diabetologia ».

Cette étude rétrospective a été menée entre 1996 et 2001 dans la population de la région de Funen (environ 500 000 personnes), décrite comme représentative de la population européenne. Les données ont été recueillies à partir du Registre national danois du Diabète et du système de codage du centre hospitalier universitaire pour le relevé des amputations.

Des progrès liés à une meilleure prise en charge

Sur la période de l’étude, 2 832 amputations ont été répertoriées, dont 1 285 chez les patients diabétiques, et 1 547 chez les non-diabétiques. Chez les patients diabétiques les auteurs observent une diminution globale de 10 % par an des taux d’amputation sous la cheville, et de 15 % par an pour les amputations sous le genou. La variation annuelle des taux d’amputation au-dessus du genou n’est pas significative. Le taux des amputations d’origine non diabétique (étiologies vasculaires et traumatiques essentiellement) reste inchangé sur la période.

Pour les auteurs, les progrès de la chirurgie vasculaire n’expliquent pas à eux seuls cette diminution, puisque seules les amputations chez les diabétiques diminuent significativement. Ils attribuent donc essentiellement cette réduction aux progrès réalisés dans le dépistage, le suivi et le traitement du diabète et de ses complications.

Un surrisque persistant, surtout chez les hommes

Le surrisque d’amputation chez les diabétiques par rapport aux non diabétiques demeure cependant sur la période de l’étude, avec 11 fois plus d’amputation sous la cheville (15 fois pour les hommes, 7,5 fois pour les femmes), 7 fois plus d’amputations sous le genou (7,5 fois pour les hommes, 8,5 fois pour les femmes) et 4 fois plus d’amputation au-dessus du genou (4 fois pour les hommes et 3,7 fois pour les femmes).

Le Dr Rasmussen et col. rappellent que si ces résultats sont encourageants, le surrisque chez ces patients reste élevé et préoccupant, et des efforts restent à faire dans le dépistage et le traitement des complications micro-vasculaires du diabète. Une optimisation qui passe pour eux par une prise en charge multi-disciplinaire des patients, et une bonne coordination entre médecins généralistes et centres spécialisés.

Dr Clélia Delanoë

Source : lequotidiendumedecin.fr