Réunis cette semaine (depuis le 23 mai et jusqu'au 28) à Genève dans le cadre de la 69e Assemblée mondiale de la santé, les États membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont approuvé le très attendu programme de réforme pour une réponse plus rapide et plus efficace aux situations d'urgence.
La réforme, annoncée lors de la précédente assemblée mondiale de la santé après les critiques essuyées sur la gestion de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest est, selon l'OMS, « la transformation la plus profonde de l'histoire de l'organisation ».
Une rallonge de 143 millions
Margaret Chan, dont c'est la dernière assemblée mondiale en tant que directrice de l'OMS, avait prévenu dès l'ouverture : « Le point à l’ordre du jour dont les conséquences seront les plus vastes, sachant qu’un danger peut déferler sur le monde en très peu de temps, est celui portant sur la réforme de l’action de l’OMS dans la gestion des situations d’urgence sanitaire ».
Il s'agit de transformer une institution normative en structure « opérationnelle » pour mieux coordonner la prévention, la détection et la réponse aux situations d'urgence mais qui ne prétend pas devenir un opérateur de terrain comme Médecins Sans Frontières (MSF), avait récemment expliqué le Dr Chan. Pour ce faire, les États membres ont approuvé la rallonge de 160 millions de dollars (143 millions d'euros), ce qui portera à 494 millions l'enveloppe attribuée à ce nouveau programme 2016-2017.
Lors de cette 69e assemblée mondiale, les trois premières certifications attribuées à des équipes susceptibles d'intervenir en cas de désastre ou d'épidémie mondiale ont été annoncées.
Deux équipes russes et une chinoise ont en effet « passé avec succès le rigoureux processus de classification, comme l'a annoncé Margaret Chan. En cas de grand désastre et quand un pays a besoin d'aide en urgence, nous pouvons les y déployer. » Quelque 67 équipes médicales de 25 pays essayent d'obtenir cette certification et l'OMS s'attend à 200 candidats dans les deux prochaines années, pour un total de 100 000 travailleurs de santé.
Il n'y a pas de catastrophes naturelles
Parmi les autres sujets proposés aux États membres : les conséquences de la pollution, le réchauffement climatique, la résistance aux antibiotiques et les maladies non transmissibles. « Il n'existe pas de catastrophe naturelle. Il n'existe que des politiques qui mettent les intérêts économiques au-dessus du bien-être, des vies humaines et de la planète qui nous fait vivre », a insisté le Dr Chan.
Christiana Figueres, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a insisté sur le risque accru de propagation des maladies à transmission vectorielle. L'OMS se réjouit de la signature de l’Accord de Paris sur le climat l’année dernière, mais exhorte les gouvernements à donner suite à leur engagement et à se pencher plus précisément sur les effets sanitaires du réchauffement climatique. En effet, 15 % seulement des pays qui ont dressé des plans pour lutter contre les changements climatiques abordent la santé dans ces plans.
L'OMS a de nouveau plaidé pour une couverture sanitaire universelle, considérée « comme la meilleure défense des pays contre les flambées de maladies infectieuses comme celles dues aux virus Ebola et Zika, et contre l’augmentation considérable du fardeau et du coût de maladies non transmissibles telles que le cancer et le diabète ».
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