Est-il raisonnable d'attendre les cadeaux du Père Noël en février ? Ou plutôt le jour de la Saint-Valentin, les fédérations hospitalières sont-elles en droit d'attendre des preuves d'amour d'Agnès Buzyn ? Au hasard une campagne tarifaire 2019 enfin en ligne avec la demande d'augmentation de 1 % des tarifs ? A priori, sauf surprise de dernière minute, la fête devrait être triste ce soir. En effet, les tarifs seraient théoriquement gelés (0 % d'augmentation). Mais comme il faut prendre en compte la réserve prudentielle (0,7 %) et l'incitation à la qualité (0,6 %), une baisse de -1,3 % était encore envisagée en début de semaine. La DGOS n'a pas dû recevoir l'étude du cabinet de conseil Roland Berger diffusée le 8 février dernier. Selon ces experts, « la hausse tarifaire d'au moins +1 % est possible financièrement et nécessaire socialement ». Cette valorisation peut être accordée dans le respect de l'Ondam hospitalier. À Bercy, on doit utiliser toutefois d'autres logiciels de calcul. On est d'autant plus optimiste qu'au final tous les établissements de soins devraient bénéficier de la prime qualité. « C'est comme à l'école des fans du regretté Jacques Martin, ironise un acteur clé. Tout le monde est déclaré gagnant. » Alors que Ma santé 2022 vient d'être présentée au Conseil des ministres, le calendrier est pour le moins malheureux. Même des fédérations qui brandissent rarement la menace osent les mots qui fâchent. « Rupture de confiance ? » s'interrogent la Fehap, la Mutualité française et Unicancer dans un communiqué de presse. Le gouvernement envisage en effet une reprise d'allégements de charges sociales. Ce qui se traduirait par une perte de 62,5 millions d'euros pour les établissements de santé privés non lucratifs. Pourquoi dans ce contexte les bons élèves de la classe (établissements de soins), respectueux de l'exécution de l'Ondam voire en deçà sont punis alors que leurs camarades en ville, dont certaines prescriptions s'envolent, ne sont jamais pénalisés ?
Alors que la crise sociale est loin d'être terminée, le pouvoir doit-il redouter l'arrivée des gilets blancs dans "le grand débat"? En tout état de cause, même un jour de Saint-Valentin les grandes déclarations d'amour ne vont pas suffire à éteindre le feu de passions contrariées.
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