L A prise régulière et prolongée d'aspirine a-t-elle, comme c'est possiblement le cas dans le cancer colo-rectal, un rôle protecteur contre le cancer épithélial de l'ovaire, le plus fréquent des cancers ovariens ? C'est en tout cas ce que suggère une petite étude présentée au Congrès annuel de la Société américaine d'oncologie gynécologique.
Ce travail, réalisé sous l'égide du NIH (National Institute for Health) américain, a été conduit par l'équipe du Dr Arslan Akhmedkhanov (New York University School of Medicine).
Si l'aspirine a été testée dans cette indication, c'est parce qu'on suppose qu'une inflammation chronique est associée au cancer épithélial ovarien, qui se développe aux dépens de la surface de l'ovaire. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'on se penche sur cette composante inflammatoire : au moins trois études antérieures, qui ont porté sur l'aspirine ou d'autres anti-inflammatoires, ont déjà suggéré un effet protecteur. Mais ces études-là étaient rétrospectives, alors que la nouvelle est prospective.
Ce nouveau travail a porté sur 748 femmes incluses dans l'étude sur la santé des femmes, conduite par l'université de New York. Ces femmes ont été questionnées sur leur utilisation d'aspirine entre 1994 et 1996. Parmi elles, 68 ont développé un cancer épithélial de l'ovaire. Il est apparu que, parmi celles qui ont eu ce cancer, 10 % prenaient régulièrement de l'aspirine, alors qu'elles étaient 16 % parmi celles qui n'en ont pas développé. En tenant compte de variables comme la contraception et une histoire familiale de cancer, les auteurs ont calculé que l'aspirine pourrait réduire de 40 % le risque de cancer épithélial de l'ovaire.
Les réactions à l'annonce de ces résultats ont été variables. D'un côté, il y a celle de Raymond Dubois (gastro-entérologie, université Vanderbilt, Nashville), qui a beaucoup travaillé sur l'effet protecteur de l'aspirine contre le cancer colo-rectal. « Nous avons observé une réduction de 50 % du risque de cancer du côlon par l'aspirine et il est excitant de voir une relation établie pour d'autres types de cancer. » De l'autre côté, il y a celle de Beth Karlan (oncologie gynécologique, Cedars-Sinai Medical Center, Los Angeles), qui estime que cette étude est « provocante » et réclame des études complémentaires. L'étude, dit-elle, a été réalisée sur un très, très petit nombre de patientes et aucun des faits observés n'est statistiquement significatif.
Cancer de l'ovaire : l'aspirine a-t-elle un pouvoir protecteur ?
Publié le 11/03/2001
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Dr E. de V.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 6874
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