U N quart seulement des opérations de la cataracte sont réalisées en chirurgie ambulatoire, alors qu'aux Etats-Unis et au Canada la proportion de ces interventions s'élève à 90 %, révèle une étude du ministère de l'Emploi et de la Solidarité (1).
Avec 392 000 interventions réalisées en 1998, l'opération de la cataracte est, selon cette étude, l'acte chirurgical le plus fréquent en France et la deuxième cause d'hospitalisation après l'accouchement. Avec l'amélioration des techniques, qui permet d'en élargir l'indication, et le vieillissement de la population, le nombre d'interventions dans ce domaine a été multiplié par trois en quinze ans. Elles concernent 85 % des personnes de plus de 65 ans et majoritairement des femmes.
La forte augmentation de la demande dans ce type d'intervention n'a pas posé de problème de prise en charge hospitalière dans la mesure où elle a été largement compensée par la diminution de la durée moyenne de séjour, qui était légèrement supérieure à deux jours en 1998. Mais, bien qu'en augmentation constante depuis une dizaine d'années, le recours à la chirurgie ambulatoire reste encore très limité pour ce type d'intervention, en comparaison d'autres pays occidentaux : 23 % seulement des patients sont pris en charge en chirurgie ambulatoire, 19 % d'entre eux passent une nuit à l'hôpital, tandis que 49 % passent deux nuits dans l'établissement.
Le développement peu important de la chirurgie ambulatoire dans ce domaine s'explique, selon cette étude, par le fait que « les modalités du suivi opératoire ne font pas encore l'objet d'un véritable consensus. En effet, un examen doit être réalisé le lendemain de l'intervention qui, même s'il peut être délégué à une autre personne que le chirurgien, nécessite une qualification et un équipement professionnel de bon niveau ».
Le recours à la chirurgie ambulatoire est cependant deux fois plus important dans les établissements privés que publics. Les établissements sous dotation globale réalisent 14 % des interventions sur la cataracte en ambulatoire, contre 28 % pour les cliniques privées.
(1) Etude de la direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (DREES) du ministère de l'Emploi (février 2001).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature