Pour tenter de mieux cerner les facteurs de résistance et d’ouverture aux pratiques préventives chez les généralistes, le Dr Marc Vanmeerbeek (1) a mené une enquête auprès de 397 omnipraticiens de Flandre et Wallonie. L’opinion des généralistes belges sur un investissement accru en prévention a été évaluée au moyen d’une échelle d’attitude portant sur cinq axes : vision globale de la santé ; gestion collective des patients ; évaluation des processus ; collaboration professionnelle et santé publique. Une analyse des scores aux réponses a permis d’identifier trois principaux facteurs de motivation pour la prévention : sens de l’évaluation des pratiques, responsabilité envers la santé des patients et développement de compétences particulières.
Les meilleurs scores d’attitude en matière de prévention dans ces trois dimensions concernent essentiellement les praticiens plus jeunes, souvent des femmes qui pratiquent en groupes multidisciplinaires ou en maisons médicales. Pour le Dr Vanmeerbeek, le déterminant principal tient à la façon dont on s’associe ou pas à d’autres professionnels. « Les scores les plus bas dans le domaine de la prévention se retrouvent chez des médecins généralistes masculins et âgés exerçant seuls. Ceux qui ont moins le temps sont aussi ceux qui sont les plus débordés et qui ne bénéficient pas de beaucoup d’aide dans leur pratique. Faire de la prévention dans ce contexte n’est donc pas forcément évident », commente le chercheur belge. En mettant des généralistes ensemble, on améliore les scores, mais un saut qualitatif est encore franchi grâce aux associations pluridisciplinaires. « Le sommet du gradient est chaque fois obtenu au sein des maisons médicales », note le Dr Vanmeerbeek. En agissant sur ces différents facteurs, les pouvoirs publics peuvent au moins théoriquement conditionner une attitude favorable des généralistes à une disposition plus équitable et un peu plus systématique des procédures préventives, « pour autant que celles-ci soient bien sûr perçues comme pertinentes », conclut-il.
(1) Département des sciences cliniques à l’université de Liège
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