AU QUOTIDIEN, le logiciel de gestion de cabinet doit offrir à la fois structuration et souplesse. Structuration, car elle facilite la classification et la hiérarchisation des données, la recherche et le tri des informations, l'automatisation de fonctions répétitives. Souplesse, car le logiciel ne doit pas enfermer son utilisateur dans un modèle unique, mais s'adapter à la manière dont il travaille.
S'il apprécie les zones de texte libre, le médecin manie également d'autant mieux le codage qu'il transforme une contrainte en aide à la saisie.
Associer glossaires, dictionnaires personnels et menus déroulants à un minimum de frappe au clavier fait gagner du temps. La meilleure illustration en est la réalisation de l'ordonnance.
Au-delà de la seule prescription, le codage concerne l'ensemble de la consultation. Ainsi, la plupart des sociétés savantes élaborent actuellement des thésaurus qui associent à un code CIM 10 et à un énoncé tout ce qui se peut se rapporter à la pratique courante d'une spécialité. C'est par exemple le cas en cardiologie.
De manière plus générale, l'extension de ce type d'outils accompagne la démarche qualité du professionnel de santé. De même que le médecin peut sécuriser sa prescription grâce à une base de données de médicaments parfaitement articulée avec les données du patient, il doit pouvoir s'appuyer sur des « reminders », des rappels automatiques programmés de recommandations liées au suivi du patient : fond d'œil du diabétique, coloscopie de la personne à risque en raison de ses antécédents, etc.
Bien sûr, une telle évolution n'a d'intérêt que dans la mesure où la pérennité des données, donc leur récupération, est garantie. Ce qui exige de s'adresser à un éditeur dont la solidité est reconnue.
Dans les échanges avec ses confrères.
La simplicité et l'ergonomie de la réception des résultats biologiques représentent la priorité. Les dossiers structurés simplifient la communication aux correspondants de tout ou partie de leur contenu, ainsi que l'édition de courriers intégrant des informations prédéterminées (données administratives de base, traitement de fond...).
On peut déplorer aujourd'hui que les médecins n'utilisent pas plus largement la messagerie électronique sécurisée pour ce type d'échange. Mais ces échanges sont amenés à se développer, de même que l'expertise conjointe d'un dossier par deux confrères distants.
Pour l'évaluation.
L'évaluation des pratiques professionnelles est désormais obligatoire. Il y a deux manières de l'aborder : par l'auto-évaluation et par la participation à des registres ou à des observatoires.
Dans le premier cas, le principal support de l'évaluation est constitué par le dossier médical. Le médecin doit pouvoir sélectionner des dossiers précis (prise en charge des diabétiques, par exemple) et y appliquer des grilles lui permettant de mesurer s'il y a des écarts entre sa pratique et les recommandations.
Dans le second cas, le logiciel de gestion de cabinet doit pouvoir extraire automatiquement les informations exportées de la base de données du médecin vers l'observatoire. L'Union nationale des médecins spécialistes confédérés (Umespe) est moteur dans le développement d'observatoires pour la cardiologie, la pneumologie et la rhumatologie. Aujourd'hui, c'est le Collège d'évaluation des pratiquesprofessionnelles en hépato-gastro-entérologie qui dispose de l'outil le plus élaboré (voir encadré). A court terme, les cardiologues bénéficieront d'un système similaire.
Dans tous les cas, ces développements ne peuvent être conçus sans une informatique structurée et normalisée.
D'après un entretien
avec le Dr Jean-François Thébaut.
Pour s'inscrire au Medec : www.lemedec.com. Renseignements : 0800.204.408.
Le module d'évaluation de l'hépato-gastroentérologie
L'Observatoire d'hépato-gastroentérologie a été lancé en juin 2003 et 175 gastro-entérologues y participent quotidiennement en utilisant le logiciel Doc'Ware Gastro qui permet la réalisation d'études sur la pratique, la prescription, l'épidémiologie.
Cette démarche, initiée par le Synmad (Syndicat National des Médecins Français Spécialistes de l'Appareil Digestif), représente une première étape de l'évaluation des pratiques médicales. S'y ajoute désormais la possibilité d'homogénéiser les résultats d'examens coloscopiques et d'auditer les pratiques des hépato-gastroentérologues libéraux, notamment dans le cadre de l'accord de bon usage des soins concernant le suivi des explorations coloscopiques après polypectomie.
Le développement d'un module d'évaluation de l'hépato-gastroentérologie
(Mehge) a en effet été réalisé sur la base d'une terminologie internationale MST (Minimum Standard Terminology), diffusée par l'Omed (Organisation mondiale en endoscopie digestive), qui permet, avec un système de codage universel, de produire des rapports endoscopiques sous la forme de phrases. Intégré à Doc'Ware (ou en version autonome pour les utilisateurs d'autres logiciels), Mehge facilite la démarche qualité en standardisant le compte-rendu à l'aide des thésaurus qui poussent le praticien à décrire très précisément les lésions et les données de la réalisation de l'examen. Cela grâce à un outil simple à utiliser.
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