Certification des LAP : un processus en panne faute d’incitation

Publié le 11/03/2010
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Étienne Caniard, président de la commission qualité et diffusion de l’information médicale de la HAS, s’inquiète du peu de succès rencontré par la procédure de certification des logiciels d’aide à la prescription dont est chargée la haute autorité. Une seule certification a été délivrée pour un logiciel (Alma Pro) qui ne compte que 350 utilisateurs. Alors que cette démarche de qualité avait reçu l’assentiment de la majorité des éditeurs (voir le Cahier n° 90 du 3 juin 2009), ils ne sont que deux à avoir entrepris la démarche. « Notre souci, c’est de déclencher des réflexes d’appétence à la fois des éditeurs et des utilisateurs ». Or, comme il le reconnaît, il n’existe actuellement aucun dispositif d’incitation. « La CNAM, assure-t-il, a pris les mesures de l’enjeu et commence à s’intéresser au dispositif ». Une incitation semble en effet indispensable. « Il faut que les médecins sachent que ces référentiels existent et sont l’avenir » souligne le président de la FEIMA, Thierry Kauffmann dont la future version Medistory 2010 sera soumise à la certification HAS. «  Notre démarche vers l’homologation est en cours, ajoute Alain Missoffe, n ous avons été des précurseurs en matière de structuration de l’information. Mais il faut du temps et nous avons d’autres urgences ». Dans l’ensemble, les éditeurs que nous avons interrogés sont unanimes : c’est une problématique intéressante mais comme il n’y a aucune demande du marché et aucune obligation d’usage, ni encouragement, il est urgent d’attendre pour se lancer dans une procédure malgré tout coûteuse. Marilyne Minault qui avait fait partie du groupe de travail est formelle : «  Tant qu’il n’y a pas d’incitation, je ne vois pas l’intérêt de tout ça, car nous avons beaucoup d’autres choses à faire ». Sephira avoue n’avoir rien démarré « car il n’y a pas de demande du marché ».

Le Quotidien du Mdecin

Source : Informatique et Web