Cette enquête de Bercy qui enflamme les maisons de retraite

Publié le 20/03/2014

Information inexacte sur les prix, pratiques commerciales douteuses, non respect du taux d’évolution des prix... Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), près d’un établissement de personnes âgées sur deux qu’elle a contrôlé ne serait par réglo. Sitôt évoquée dans la presse en début de semaine, cette enquête a hérissé le secteur. Au point que l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) a annoncé jeudi qu'elle allait porter plainte contre Bercy, reprochant au ministère d'avoir diffusé lundi une "information tronquée et malveillante" sur les manquements d'une partie de la profession. "La démarche manipulatrice du ministère a ainsi conduit à jeter le discrédit sur toute une profession, ce qui est intolérable", juge-t-elle, furibarde.

Une minorité d’établissements

Cette enquête a été réalisée en 2013 sur les 278 établissements hébergeant des personnes âgées contrôlés l'an dernier. or l’AD-PA rappelle que la France compte quelque 10.000 établissements accueillant des personnes âgées. "L'étude ne porte que sur des établissements non habilités à l'aide sociale, soit moins de 20% des établissements français", a souligné en outre à l'Agence France Presse le président de l'AD-PA, Pascal Champvert. En réalité, les pratiques commerciales douteuses ne concernent donc "que 0,007%" de l'ensemble des structures, souligne l'AD-PA.

Delaunay prend la défense du secteur

De son côté, la ministre déléguée en charge des Personnes âgées, Michèle Delaunay, a confirmé dans une déclaration à l'AFP que cette enquête ne portait que sur une catégorie minoritaire de l'ensemble des maisons de retraites, et uniquement sur les questions liées à l'information sur les prix. "Il serait particulièrement inapproprié de déduire de cette enquête partielle une appréciation globale de la qualité du service rendu par plus de 10.000 établissements, qui font preuve pour la plupart d'un grand professionnalisme sur leur coeur de métier que constituent l'accompagnement et le soin aux personnes âgées", a-t-elle déclaré. Elle a toutefois affirmé en tirer "toutes les conséquences qui s'imposent en matière de transparence des tarifs des maisons de retraite", avec le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon.


Source : lequotidiendumedecin.fr