DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE COUSERANS n’a pas attendu la signature du récent décret gouvernemental pour expérimenter la télémédecine… Cette région rurale et montagneuse, enclavée au sud de la Haute-Garonne, présentait en effet toutes les caractéristiques d’une zone adaptée à ce type de médecine avec un bassin de 30 000 habitants mais une population vieillissante et parfois isolée.
C’est dans ce contexte particulier qu’a vu le jour dès 2005 le réseau Echosanté. Il s’agit d’un réseau ville-hôpital qui organise et coordonne le maintien à domicile et fonctionne en collaboration avec le Centre hospitalier Ariège-Couserans. Il implique à ce jour 27 libéraux généralistes, 7 spécialistes, mais aussi près de 78 kinés, pharmaciens et infirmières à domicile. Il fonctionne sur trois registres : la dépendance pour les gens qui connaissent une perte d’autonomie (y compris ponctuelle et quel que soit l’âge), l’hospitalisation à domicile (HAD) et les soins palliatifs douleurs (SPD). « Les patients sont inclus dans le réseau Echosanté suite à une hospitalisation. En 2009, la file active était de 340 patients ; nous avons enregistré 770 suivis à domicile et 6 000 journées en HAD », évalue le Dr Jean-Louis Vicq, président du réseau Echosanté et généraliste à St Girons.
Valises.
Devant le succès d’Echosanté, le Couserans avait naturellement une longueur d’avance pour étendre son expérience de télémédecine. C’est pourquoi ses animateurs ont postulé au projet RESATER (qui se décline également sur le territoire de Figeac). Dans ce cadre, ils prévoient d’équiper dans un premier temps les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du territoire en télémédecine (visioconférence) en en télécommunication (système de surveillance et de transmission des paramètres vitaux). « Sept EHPAD sur dix seront équipés pour commencer ; l’enjeu étant évidemment d’éviter si possible le déplacement et l’hospitalisation des patients », explique le Dr Vicq.
Enfin trois maisons de retraite seront équipées dans les semaines qui viennent de valises de télémédecine dont l’utilisation par le personnel – et en particulier le personnel de nuit après formation – sera expérimentée. « Ces valises seront équipées d’un questionnaire de santé et d’un électrocardiogramme, d’un saturomètre, d’un lecteur glycémique, d’un appareil à tension. Toutes les informations étant transmises au 15 via une liaison Internet sécurisée. Nous mettons en place la formation des infirmiers de nuit pour réguler ensuite au mieux les urgences. Cette expérimentation se déroulera sur toute l’année 2011 », indique Jean-Louis Vicq.
Dernier aspect non négligeable de ce projet : il devrait déboucher sur la mise en place d’une plateforme de télésanté (base de données, partage d’expériences, gestion des personnes), accessible aux acteurs de terrain appartenant au réseau (médecins, kiné, infirmiers…).
Le projet européen RESATER est doté d’un budget global de 1,8 million d’euros. Couserans bénéficie de 350 000 euros dont 12 % émanent du conseil régional et 6 % du conseil général. Depuis la signature du décret de télémédecine, les porteurs du projet espèrent que leur expérimentation sera étendue in fine à tous les EHPAD du Couserans. « L’ARS [Agence régionale de santé] n’était pas au courant du contenu de notre projet, mais nous les avons informés et ils sont très intéressés… », indique le Dr Vicq. Il n’y a donc plus qu’à espérer que l’intérêt se traduise par des financements pérennes à la fin de 2011.
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