Développement professionnel continu

Comment réussir sa démarche qualité ?

Publié le 05/04/2012
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Crédit photo : PHANIE

Par le Pr Philippe Orcel*

Pour être acceptable et accepté de tous les médecins, le DPC doit être simple, souple, flexible, adapté à notre pratique quotidienne. C’est donc tout le contraire d’une « usine à gaz » ! Cette impression fâcheuse, laissée par les atermoiements de la FMC et de l’EPP, est évidemment difficile à extirper de nos mémoires collectives… Les médecins n’ont jamais vraiment adhéré à ces démarches complexes jugées comme « téléguidées, plaquées, imposées par l’administration ».

Les professionnels de santé au cœur du dispositif.

Cette fois, nous sommes, à travers nos CNP (conseils nationaux professionnels) et la FSM (Fédération des spécialités médicales) placés au centre du dispositif, en position de décision, de pilotage et de contrôle : à nous de façonner le dispositif le plus adapté à nos attentes et souhaits (dans le respect de certaines contraintes réglementaires, mais elles ne sont pas lourdes) et d’en assurer collectivement sa réussite !

Synthèse de l’analyse des pratiques et du renforcement des connaissances.

Le DPC doit assurer une amélioration de nos pratiques professionnelles à travers une double démarche coordonnée et adaptée pour chacun à sa propre pratique. L’évaluation de sa pratique dans un domaine choisi (par exemple, surveillance des traitements anti-TNF, diagnostic et prise en charge de l’ostéoporose…) pourra être conduite simplement, à partir de référentiels actualisés. La formation, destinée à combler les insuffisances identifiées dans la première phase, sera choisie dans un large éventail d’actions.

Chaque praticien pourra conduire ses programmes, individuellement ou collectivement, en choisissant des actions évaluatives (analyse des pratiques) et cognitives (formation) de ces programmes parmi un portefeuille de la spécialité identifiée par le CNP. Ce dernier pourra aussi accompagner tout praticien le désirant dans sa démarche qualité. L’obligation annuelle est légère : elle comporte actuellement un programme, constitué d’une action évaluative et d’une action cognitive, dont le choix doit être dicté par les priorités nationales ou régionales qui seront définies par le ministre chaque année sur proposition de la CSI (commission scientifique indépendante).

Une obligation… mais légère !

Au-delà de la loi – le DPC est bien identifié comme une obligation pour tout professionnel de santé – l’obligation est aussi déontologique et morale.

Le code de déontologie mentionne expressément l’obligation pour tout médecin d’assurer la meilleure qualité des pratiques et des soins à ses patients. C’est donc naturellement le Conseil de l’Ordre qui sera le garant de la démarche qualité en enregistrant la validation des programmes DPC annuels de chacun et en avertissant, voire en sanctionnant, ceux qui ne l’auraient pas satisfait.

Au-delà de ces mots désagréables – obligation, sanction – n’est-il pas en fait tout simplement naturel que nous offrions à nos patients le meilleur de nous-mêmes, ce que nous sommes tous persuadés de faire au quotidien ? Il ne nous reste qu’à le matérialiser et à le formaliser très simplement… !

Les CNP, la FSM et la CSI.

Le déploiement du dispositif du DPC des médecins sera piloté par les médecins, à travers les CNP. Ceux-ci, regroupés au sein de la FSM, sont déjà très activement impliqués pour agir et communiquer. Le comité DPC de la FSM est particulièrement actif depuis le 1er janvier !

Avec la Haute Autorité de santé, il participe à la définition des modalités et méthodes de DPC ainsi que des critères de validation des actions.

Avec les CNP, il élabore le cahier des charges d’un système d’information ambitieux et souple qui sera la pierre angulaire du dispositif, la porte d’entrée offerte à tous, une plateforme où chaque praticien pourra trouver le portefeuille d’actions disponibles dans sa spécialité et gérer son parcours de DPC.

Avec la CSI, il définira les critères d’évaluation des organismes DPC, organismes qui seront les prestataires des actions.

Transparence et indépendance de l’évaluation.

La CSI aura la lourde tâche d’évaluer les organismes de DPC (ODPC), sociétés ou associations autorisés à délivrer et valider des actions, afin qu’ils puissent s’enregistrer auprès de l’organisme gestionnaire (OGDPC). Cette évaluation portera sur la capacité pédagogique et méthodologique de l’ODPC, les qualités et références de ces intervenants, leur indépendance financière notamment à l’égard des entreprises fabriquant ou distribuant des produits de santé. Les modalités du dossier d’évaluation des ODPC et les critères de cette évaluation doivent être prochainement fixés. L’organisme gestionnaire, qui assurera le financement du dispositif, est en cours de constitution, de même que la CSI. Les instances se mettent donc en place, en toute transparence. Leurs membres devront faire preuve de leur indépendance vis-à-vis des ODPC, critère intangible de leur nomination.

La communication et l’information seront bien évidemment des outils très précieux pour vous transmettre au fil de l’eau toutes les informations pratiques sur la mise en place des instances et le déploiement du dispositif de DPC. Surveillez donc vos boîtes mails et visitez les sites du CFMR et de la FSM : nous veillerons à y indiquer toutes les informations utiles pour vous guider et vous accompagner dans la construction de votre maison qualité !

*Service de rhumatologie, hôpital Lariboisière, Paris.


Source : Bilan spécialistes