Les données en survie globale de l’étude de phase III FLAURA (n = 556) ont été présentées à l’Esmo. Cet essai a comparé en première ligne l’osimertinib (Tagrisso, laboratoires AstraZeneca), anti-EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique) de troisième génération, aux traitements standard tels que l’erlotinib ou le gefitinib, chez des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé ou métastatique avec mutation de l’EGFR (abstract n° LBA5_PR).
Les résultats de survie sans progression (SSP), critère primaire de l’étude FLAURA, avaient déjà été communiqués (alors que les données de survie globale étaient encore immatures), objectivant une amélioration significative de la SSP dans le bras osimertinib en comparaison au standard de traitement : 18,9 mois (IC 95 % : 15,2-21,4) versus 10,2 mois (IC 95 % : 9,6-11,1) avec un hazard ratio (HR) à 0,45 (IC 95 % : 0,37-0 57), p < 0,001.
Plus de la moitié des patients en vie après 3 ans
Cette fois, les résultats finaux de FLAURA en terme de survie globale montrent que l’osimertinib en première ligne thérapeutique augmente significativement la médiane de survie globale : 38,6 mois dans le bras osimertinib versus 31,8 mois dans le bras TKI anti-EGFR de première génération, avec un hazard ration de 0,799 (p=0,0462). Plus de la moitié des patients (54%) étaient en vie après 3 ans sous osimertinib comparativement à 44% des patients sous traitement standard.
Après progression de la maladie, 31% des patients du groupe contrôle ont reçu l’osimertinib (cross-over) ; le Pr Suresh Ramalingam (Atlanta, Etats-Unis) a indiqué que 50% des patients développent une résistance aux TKI de première génération liée à la mutation T790M. Rappelant ainsi que l’osimertinib a été développé pour cibler les résistances impliquant des mutations T790M tout en conservant une efficacité chez les patients EGFR « wild type ». Cette molécule a permis d’améliorer le taux de réponse objective (ORR) et le taux de SSP chez des patients EGFR mutés présentant la mutation T790M.
A la recherche de la meilleure séquence thérapeutique
Pour le Dr Pilar Garrido (Madrid, Espagne), ces résultats en première ligne avec l’osimertinib sont une bonne nouvelle pour les patients. Mais elle s’interroge quant à la meilleure séquence thérapeutique : faut-il donner l’osimertinib d’emblée car en cas de progression de la maladie liée à l’apparition de la mutation T790M, il n’y a pas d’autre option de TKI en seconde ligne, il faudra recourir à la chimiothérapie. Et on sait à quel point, la durée sans chimio est importante pour les patients. De nouvelles études devront être menées afin de répondre à ce dilemme et déterminer la meilleure séquence de traitement.
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