A L'AFFICHE A PARIS
Jean-Marie Patte met en scène le dernier texte du jeune écrivain anglais Sarah Kane qui se suicida en laissant quelques textes abrupts, denses, laconiques. Le metteur en scène a réuni quatre jeunes acteurs qu'il dirige comme un chur musical. Jean-Marie Patte souligne que Sarah Kane avait pris pour modèle « The Waste land » de T.S. Eliott lorsqu'elle composa cet ultime texte, tout en répliques brèves, elliptiques. Un étrange objet théâtral. Mais signé Jean-Marie Patte : gage de beauté, d'intelligence, d'harmonie. « Crave » (Manque), Sarah Kane le disait, est une tentative de saisir la désintégration d'un esprit humain sous la pression de l'amour, de la perte, du désir. Mais rien de morbide dans la façon dont Patte éclaire ce texte.
Théâtre de la Bastille, à 19 h 30 du mardi au samedi, à 15 h 30 le dimanche. Le texte est publié, dans la traduction d'Evelyne Pieiller aux éditions de l'Arche. Jusqu'au 1er avril (01.43.57.42.14).
« Les Juives »
Qu'un metteur en scène, un des brillants jeunes sociétaires de la Comédie-Française, s'intéresse à cet auteur un peu oublié, négligé - même si Antoine Vitez, il y a une quinzaine d'années, avait monté son « Hippolyte » à Chaillot - est en soi un événement. Eric Génovèse monte « Les Juives » de Robert Garnier (1544-1590) au théâtre du Marais, salle de poche dont Jacques Mauclair fit un royaume et qui a été reprise par François Florent et son fils. Quatre heures de spectacle, de tout jeunes interprètes, une pièce qui annonce les tragédies bibliques de Corneille (« Polyeucte ») ou de Racine (« Esther », « Athalie »), sans en avoir la construction stricte, « Les Juives » ne constitue pas une uvre facile. Mais on ne peut que vous signaler cette création et qui aime la belle langue du 16ème siècle sera ravi...
Théâtre du Marais, tous les jours en représentations intégrales à 19 h 30 du mardi au vendredi et à 15 h 00 les samedi et dimanche (01.40.35.10.09).
« Le Jardin aux cerises »
Sous ce très joli titre emprunté à Tchekhov (« La Cerisaie »), Agathe Alexis propose un festival de théâtre russe, avec des spectacles, un colloque, des lectures et même du théâtre à domicile. C'est en mars et avril que le cycle va prendre son plein régime et vous pouvez dès maintenant réserver vos soirées, en sachant qu'après les spectacles, au bar du Palace, vous pourrez rencontrer les artistes...
Comédie de Béthune, Centre dramatique national du Nord-Pas-de-Calais, jusqu'au 6 avril. Renseignements et réservations au 0.826.802.600.
« L'Apocalypse joyeuse »
Au festival d'Avignon, ce spectacle-fleuve a été un événement. La représentation dure 8 h 30 (quatre entractes compris).Cette uvre qui, comme toutes celles d'Olivier Py, témoigne d'un amour fou du théâtre et d'une maîtrise de plus en plus époustouflante du plateau, avec une scénographie de Pierre-André Weitz et des comédiens remarquables, est présentée d'un seul tenant ou en deux parties (première partie le jeudi, seconde le vendredi).
Théâtre de Nanterre-Amandiers, jusqu'au 25 mars, à 14 h les samedi et dimanche, à 20 h les jeudi et vendredi (01.46.14.70.00).
EN BANLIEUE
« Pasta et Fagioli »
Patrick Sommier, qui dirige désormais la MC93 de Bobigny, sous-titre ce nouveau spectacle « Comédie touristique ». Homme de théâtre complet, il a longtemps attendu avant de sauter le pas et de signer lui-même des spectacles. Ce fut, en 1996, « Morphine », de Boulgakov et depuis « Dom Knigui » et « Miroirs noirs », spectacles graves et comme taillés dans une lave scintillante. « Pasta et Fagioli », pâtes et haricots, c'est l'Italie dans ses bonheurs les plus ensoleillés. On serait bien incapable de vous raconter l'intrigue, s'il y en a une. Mais le dossier de presse atteste la présence d'un conseiller culinaire ce qui est rassurant et même alléchant. On ne sait pas si comme pour « Risotto », on consomme sur place, mais les comédiens valent le déplacement : Christine Millet, Laurent Manzoni, Fabio Sartor, et un « participant exceptionnel » André Boudic.
MC93 de Bobigny, du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30 (01.41.60.72.72). Jusqu'au 31 mars.
EN REGION
« La Locandiera »
Goldoni traduit par Jean-Paul Manganaro, c'est déjà un très bon point pour le spectacle de Claudia Stavisky qui a été nommée directrice des Célestins de Lyon. « La Locandiera » est une comédie enlevée, toute d'esprit, très bien construite et, ici, servie par une très belle distribution, avec notamment Valentine Verala dans le rôle de Mirandolina, la belle aubergiste. Tout cela est du meilleur aloi et sans avoir vu le spectacle, on peut le recommander sans crainte.
Théâtre des Célestins, à Lyon, jusqu'au 8 avril, à 20 h 30 du mardi au vendredi, sauf jeudi à 19 h 30 et en matinée le dimanche à 15 h 00 (04.72.77.40.00).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature