Un syndicat vient de se constituer à Marseille sous la dénomination de « Syndicat des chanteurs ambulants et estropiés français ». Le président, M. François Rosin, globe-trotter « unijambiste », a démontré à trente-six adhérents la nécessité de se grouper «pour lutter avec avantage contre l'armée envahissante des simulateurs et des faux estropiés », et à fait approuver, à l'unanimité, les statuts suivants :
Article Ier. Tout membre dudit syndicat doit être Français.
Art. 2. Les membres dudit syndicat doivent s'abstenir de chanter ou de déclamer des chansons ou monologues contre le gouvernement de la République, fonctionnaires, police, ainsi que les ministres du culte, qu'importe la nuance de la religion.
Art. 3. Le devoir d'un syndiqué qui se trouve dans une ville, sachant qu'un individu simule ou qu'il appartient à une exploitation de mendicité et, surtout, étant étranger, le syndiqué doit avertir les autorités.
Art. 4. Il est bien entendu que, pour être membre du syndicat, il faut estropié d'une infirmité voyante ou apparente.
Art. 5. Les femmes estropiées ou infirmes sont de droit membres et adeptes au titre français.
Art. 6. Aucun membre du bureau ne sera rétribué ou indemnisé.
Une délégation a été chargée de se rendre à la préfecture pour y déposer les statuts du nouveau syndicat et le placer sous la protection des autorités.
(L'Écho de Paris, janvier 1907)
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