Si « Le Généraliste » était paru en juillet 1904

De la charpie pour les blessés russes, une idée stupide

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Publié le 19/07/2016
Histoire

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Les sympathies russes trouvent parfois pour se manifester de singuliers moyens. Citons comme exemple la proposition de M. Bellan, syndic du conseil municipal de Paris. Il a émis le vœu au conseil qu’un après-midi par semaine on fasse, dans les écoles de filles, de la charpie pour les blessés russes. Ces travaux seraient centralisés et distribués par les soins des Croix-Rouges de France.

Le conseiller municipal du quartier du Mail estime que ce serait un moyen « de préparer pour la Patrie de fortes générations de femmes sachant maudire le fléau de la guerre, mais sachant aussi, le cas échéant, remplir leur devoir ». Hélas ! les temps sont bien changés M. Bellan. La vertu de nos femmes ne consiste plus à filer au foyer et leur patriotisme à faire de la charpie. La charpie est démodée, surannée, considérée par les chirurgiens comme malpropre et dangereuse. Il faudra trouver autre chose (ce qui ne sera pas difficile), si vous voulez « préparer pour la Patrie de fortes femmes sachant, le cas échéant, remplir leur devoir ».

Le devoir ne consiste plus à faire de la charpie, mais plutôt à s’instruire dans l’ordre d’idées indiqué à apprendre à soigner les malades et les blessés.

(« Le Progrès médical », 1904)


Source : lequotidiendumedecin.fr