Dépénalisation des drogues : le rapport choc que l’ONU ne veut pas publier

Publié le 21/10/2015

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Les participants à une conférence internationale de lutte contre les drogues en Malaisie ont exhorté mercredi l'ONU à publier officiellement un document de travail ayant fuité et préconisant la dépénalisation des drogues. Le milliardaire britannique Richard Branson, partisan de la dépénalisation et membre d'une Commission mondiale sur la politique des drogues, a déclenché une polémique en publiant ce document qui propose de décriminaliser l'usage et la possession de drogue "pour une consommation personnelle".

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) entendait présenter initialement ce document lors de cette conférence à Kuala Lumpur avant de revenir sur ce projet et d'indiquer après la fuite qu'il ne s'agissait "pas du document final". Mais plus de 500 délégués du monde entier - professionnels de santé, chercheurs, militants - ont demandé que les recommandations de ce document soient adoptées. "Le large soutien de nos délégués aux recommandations de l'ONUDC en faveur d'une dépénalisation devrait les inciter à ouvrir la voix sur cette question et à publier le document dans sa forme actuelle", a dit Rick Lines, responsable de Harm Reduction International, l'ONG organisant la conférence et qui demande un changement de politique.

Le document de l'ONUDC avance que la dépénalisation de l'usage personnelle de drogues pourrait réduire de plusieurs millions le nombre de personnes incarcérées dans le monde, estimant que leurs droits sont fréquemment bafoués. Une dépénalisation pourrait renforcer la lutte contre le sida et d'autres maladies et réduire les tensions en prison, selon ce rapport. En rendant public ce rapport sur son blog lundi, Branson a estimé qu'il s'agit "d'un tournant qui pourrait conduire à finalement mettre fin à la pénalisation inutile de millions de consommateurs de drogue dans le monde". Pour sa part, "L'ONUDC dément avec vigueur avoir été l'objet de pressions pour retirer ce document", estimant qu'il "n'est pas possible de retirer un document qui n'est pas encore prêt"...

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Source : lequotidiendumedecin.fr